Ziari a été élu à la tête de l'APN avec une majorité absolue de 310 voix sur les 389 députés que compte l'Assemblée. Ses deux concurrents du FNA et du RCD ont obtenu respectivement 31 et 23 voix. Abdelaziz Ziari est depuis jeudi dernier le nouveau président de l'Assemblée populaire nationale (APN). Son élection au perchoir de troisième homme de l'Etat, intervenue lors d'une séance plénière, n'a pas été marquée par l'unanimisme qui a caractérisé jusque-là le fonctionnement de l'APN. Et pour cause, des voix discordantes sont apparues pour rompre avec le suivisme habituel que l'on connaît aux députés. C'est ce qui a marqué la séance de jeudi dès son entame. Son président, le doyen des députés (FLN) qui a déclaré ouverte les candidatures à la présidence de l'APN, ne s'attendait visiblement pas à leur multitude. Donnant la parole en premier à Dadouaa Layachi, député de Biskra, président du groupe parlementaire du FLN, ce dernier a eu à proposer la candidature de Abdelaziz Ziari à la tête de l'APN. Miloud Chorfi, le président du groupe parlementaire du RND, qui a levé la main tout de suite après, a de son côté exprimé le soutien de son parti au choix du FLN. Deux mains se sont levées ensuite. L'une émanant d'un représentant du FNA et une autre du MSP. Le président de séance a marqué un temps d'arrêt ne s'attendant visiblement pas à cela pour ensuite opter pour le représentant du MSP en lui donnant la parole en premier. Ce dernier appuiera automatiquement la candidature de Ziari. La parole a été ensuite donnée au député du FNA qui a, à la surprise générale, présenté sa candidature à la présidence de l'institution législative. Une autre candidature inattendue : celle du député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Boubekeur Derguini : “Le RCD tient à signifier à travers cette candidature d'un jeune député son positionnement dans l'opposition et donc à ne pas accepter la résignation et la soumission ; son engagement à tenir un rôle actif au service des citoyens et du politique ; son respect de la majorité sociologique de la population algérienne composée très majoritairement de jeunes”, explique le groupe parlementaire de ce parti dans un communiqué après l'annonce de la candidature de Derguini. Djamel Ferdjellah, député RCD de Béjaïa, sollicité par les journalistes à ce propos, ajoutera : “Nous n'avons pas besoin de comités de soutien pour le candidat à la présidence de l'APN, ils n'ont qu'à présenter les candidats et entamer le vote à bulletins secrets.” Ayant misé sur une candidature unique au poste de président de l'APN, les organisateurs n'ont pas prévu d'urne. Ce qui explique la suspension de la séance durant un quart d'heure, le temps d'acheminer l'urne, selon le président de séance. Le vote ayant eu lieu à bulletins secrets a livré trois heures après son verdict : Ziari élu à la tête de l'APN avec une majorité absolue de 310 voix sur les 389 députés que compte l'Assemblée. Ses deux concurrents du FNA et du RCD ont obtenu respectivement 31 et 23 voix. La séance de vote, qui s'est déroulée dans des conditions de sérénité, a été marquée par l'absence de trois députés et l'annulation de 22 bulletins de vote. Une fois élu et acclamé par la nouvelle Assemblée nationale, son nouveau président a prononcé un discours dans lequel il a tracé les lignes directrices de son action. “Je suis prêt à œuvrer sans relâche à consolider les mécanismes efficaces et préserver les acquis réalisés depuis des années en matière de respect de l'avis de l'autre”, a-t-il déclaré d'emblée. Et d'ajouter : “Je ferai en sorte de promouvoir le rôle du député au Parlement pour qu'il œuvre à la promotion de la société, la consécration de l'intérêt général et la défense de la souveraineté nationale.” En vue de “poursuivre le processus de consécration de la démocratie et de réalisation de plus d'acquis au profit du pouvoir législatif”, le nouveau président de l'APN a exhorté tous les députés à “coopérer et contribuer de manière intègre et efficace à la promotion du rôle et des performances de l'Assemblée et ce, à travers un dialogue responsable”, avant de noter que “l'opposition constructive au sein du Parlement est une source de propositions et une référence en matière d'aspirations sociales”. NADIA MELLAL