Un projet de loi sur le nucléaire civil est actuellement en cours d'étude au niveau du gouvernement. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué récemment, dans une interview accordée à la revue "Equilibres", éditée par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), que le projet de loi en question prévoit la mise en place des instruments légaux permettant à l'Algérie de prendre les dispositions visant à se conformer aux engagements internationaux. M. Khelil a également rappelé que l'objectif de l'Algérie, dans ce domaine, est que la première centrale électronucléaire algérienne entre en service en 2020. Notons que le ministre avait précédemment indiqué que la construction de cette centrale interviendra après l'adoption, prévue début 2009, par le gouvernement, du projet de loi sur l'énergie nucléaire. S'agissant de la question du financement le texte prévoit, au début, que les entreprises privées et publiques prennent en charge le financement des petits projets, alors que l'Etat financera les projets coûteux. Notons, aussi, que ce projet de loi devrait lever les contraintes financières face au développement de l'énergie nucléaire civile en Algérie grâce, essentiellement, à la pérennisation de la recherche dans ce domaine et qui serait garantie par l'Etat. Il faut dire que l'Algérie compte sur le développement du nucléaire civil. En effet, l'agence gouvernementale Comena gère les deux réacteurs existants en Algérie sous la garantie de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) qui les inspecte régulièrement. De plus, l'Algérie a signé avec l'AIEA deux accords de garantie pour les réacteurs Nour implanté à Draria et Es-Salem à Aïn Oussera, deux conventions sur la notification d'accidents et sur l'assistance technique en cas d'accident et une convention sur la sûreté nucléaire. L'Algérie a signé, en janvier 2005, le traité de non-prolifération nucléaire, adopté en juillet 1968. Au-delà du nucléaire l'Algérie compte bien développer d'autres sources d'énergie renouvelable lesquelles sont considérées comme étant un important axe de la politique nationale de maîtrise d'énergie. Dans ce sens, M. Khelil a rappelé les différents projets et actions menés, dans ce sens, par l'Etat. Il s'agit, notamment, de l'électrification au solaire de 18 villages dans le grand Sud, soit un millier de foyers, auxquels vont s'ajouter 16 autres villages dans la même région (900 foyers), 3.000 foyers dans les steppes et l'alimentation de plus de 100 sites de télécommunication. M. Khelil a également cité le projet de la centrale hybride solaire-gaz de Hassi R'mel d'une capacité de 150 MW dont 25% de solaire. Cette centrale, qui sera mise en service au cours de l'été 2010, constituera, selon le ministre, "une expérience autour de laquelle se développeront les capacités nationales dans ce domaine". La société New Energy Algeria, promoteur de ce projet, ainsi que l'Institut algérien sur les énergies renouvelables (IAER) formeront "le noyau destiné à capitaliser cette expérience dans le but de multiplier la réalisation de projets de ce type prévus dans un programme de développement à long terme des énergies renouvelables qui sera bientôt finalisé", a-t-il indiqué. Samira G.