Dans dix ans, l'Algérie aura sa centrale nucléaire dédiée à l'électricité. La construction de cette centrale interviendra après l'adoption, prévue début 2009, par le gouvernement, du projet de loi sur l'énergie nucléaire. Néanmoins, l'Algérie devra faire face à son déficit en compétences et qualifications en la matière. Si pour l'heure notre pays table sur le partenariat afin de développer ses compétences dans le domaine, le besoin se fait sentir de plus en plus pressant afin de former des ressources humaines. C'est dans ce cadre justement que le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a annoncé, lundi, en marge de sa visite à Oran, qu'un institut des sciences et techniques nucléaires sera créé à Ghardaïa. L'objectif de la mise en place d'une telle structure est de former les cadres nationaux et mettre un terme à la dépendance du pays en matière d'engineering. Le ministre ajoutera que ce projet intervient dans le cadre de la stratégie visant une meilleure maîtrise de l'engineering, à même de permettre au pays de construire ses propres centrales solaires. M. Khelil a néanmoins, tenu à préciser que la décision de création de ce futur Institut "ne signifie pas pour autant que l'Algérie a décidé de se doter d'une centrale nucléaire", avant d'ajouter que la création d'une centrale nucléaire exige une analyse profonde avant la prise de décision politique, qui tienne compte de ses avantages mais également de ses inconvénients tant sur le plan financier qu'environnemental, à l'image de la nature sismique du sol, du fait que l'uranium doit être enrichi alors que l'Algérie ne dispose pas encore des moyens nécessaires pour cette opération, et le traitement des déchets radioactifs. Si le pays semble mieux disposé à prendre option pour l'énergie solaire, le nucléaire, lui, ne constitue pas pour le moment une question d'urgence, a-t-il dit. Abordant, d'autre part, la situation du marché pétrolier, M. Chakib Khelil a estimé que la stabilité qui prévaut dans ce domaine est due notamment à la décision historique prise par l'Opep le 19 décembre 2008 à Oran avec une réduction cumulée de la production de pétrole de l'ordre de 4,2 millions de barils/jour. Les effets escomptés de la réunion d'Oran, à savoir de donner une bonne impulsion aux cours pétroliers, seront véritablement atteints "lorsque les stocks mondiaux auront diminué au seuil de 52 jours, contre 59 actuellement. Les prix devaient augmenter vers la fin de l'année en cours ou début 2010, pour atteindre un seuil qui sera apprécié par les pays exportateurs même si les prévisions ne tablent pas à cette échéance sur des hausses record comme celles connues autrefois”, a indiqué le ministre. Le ministre s'est en outre déclaré satisfait de l'état d'avancement des préparatifs de la 16ème conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié (LNG16) qui sera organisée en avril 2010 à Oran. Il a rappelé, dans ce sens, que le Centre des conventions (CCO) qui doit abriter les travaux du LNG16, accueillera également, le 19 avril 2010, la première conférence officielle du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Un plan de communication à l'attention des participants et des citoyens a été en outre élaboré dans le cadre de la sensibilisation sur l'importance du LNG16 qui aura un impact économique considérable sur la ville d'Oran mais également sur sa région et sur le pays tout entier, a souligné M. Chakib Khelil. Cet impact, a-t-il insisté, se fera sentir durant l'événement LNG16 et bien au-delà de ce rendez-vous majeur qui donnera le ton à d'autres manifestations d'envergure internationale au niveau du CCO, et ce autour de thèmes variés des domaines techniques, économiques et même politiques puisque le CCO comprend une salle de réunion des chefs d'Etat. Notons que M. Khelil, a inspecté différentes infrastructures devant accueillir les participants à la conférence internationale du gaz. S.G.