Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a appelé, hier, à Alger les opérateurs algériens à saisir les opportunités qu'offre le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre, à l'origine du réchauffement de la planète. Ce protocole, ratifié par l'Algérie avant son entrée en vigueur en février 2005, prévoit un mécanisme de financement appelé “mécanisme pour le développement propre (MDP)” et permettant aux pays grands pollueurs d'acheter des droits d'émission (crédits carbone) des pays en développement qui auront fait l'effort de réduire ces gaz nuisibles. Ouvrant un séminaire international d'experts sur “les mécanismes pour un développement propre: la contribution du secteur de l'énergie”, le ministre a relevé que l'Algérie a déployé “beaucoup d'efforts pour protéger l'environnement et éviter que le gaz carbonique ne soit diffusé dans l'atmosphère”, mais sans bénéficier, en retour, des avantages offerts à d'autres pays pour le même type d'actions. Ces pays vont sur le marché international, plus précisément à la bourse du carbone, pour vendre les carbones dont ils ont su éviter le rejet et obtiennent des “crédits-carbones”, a expliqué M. Khelil. Ils se recrutent généralement parmi les pays en développement dont le niveau de productivité industrielle les autorise à réduire ces gaz nocifs, ce qui n'est pas toujours le cas des pays hautement industrialisés, tenus de faire fonctionner leurs énormes appareils de production. Le système crédit carbone est donc une forme de compensation et d'encouragement à la préservation de l'environnement par les pays les moins riches, mais dont l'effort de réduction des gaz à effet de serre est censé profiter à toute la planète. Le prix de la tonne de carbone est évalué en fonction de l'offre et de la demande.