Contrairement à ce que beaucoup de proches du club pensaient, les joueurs asémistes n'ont guère fait marche arrière, entamant hier leur second jour de grève. Ils n'étaient, en effet, que treize joueurs, dont trois gardiens de but, à avoir pris part, hier matin, au stade Fréha-Benyoucef de Saint-Eugène, à la séance d'entraînement assurée par Abdelkader Maâtallah, Boudjellal ayant, comme annoncé dans notre dernière livraison, définitivement claqué la porte. L'ambiance était, d'ailleurs, à la morosité, avec, de prime abord, un lourd sentiment d'affliction, conjointement partagé par cet amalgame de juniors-seniors composant les treize joueurs présents, et le trio Maâtallah-Bekhloufi-Bendadache, seuls responsables présents depuis le début de la crise. Ces trois “courageux” dirigeants sont, de plus, les seuls à se soucier vraiment de “leur” club alors que le président Tayeb Mehiaoui est quasiment injoignable. La réunion qui devait opposer ces dirigeants sus-mentionnés samedi en fin d'après-midi n'a, finalement, pas eu lieu, Mehiaoui n'ayant pas donné signe de vie, au grand désappointement de Abdelkader Bendadache, dit “Dady”. Ce dernier a, à ce sujet, qualifié la situation que vit l'ASMO de “très critique”. “Certes, la situation du club est très critique, mais nous ne sommes pas encore condamnés. D'ailleurs, même si nous serons relégués, ce ne sera sûrement pas la fin du monde. Cela ne veut pas dire que nous sommes résignés. Loin de là, on va se battre avec les moyens du bord et essayer de sauver ce qu'on peut”, dira “Dady”, et d'ajouter : “Il faut maintenant faire appel à des joueurs qui joueront à 100% et qui n'auront pas la tête ailleurs. Il est vrai qu'il faut les comprendre, car il y a eu des promesses non tenues, mais il faut sauver le club, comme on l'a fait à maintes reprises par le passer”. Le technico Maâtallah estimera pour sa part que “c'est extrêmement décourageant de travailler dans de telles conditions”. “Le club est abandonné” “Dans ce cas, cela devient une opération suicide de préparer un match capital face à l'USM Annaba avec seulement une douzaine de joueurs. Mais que voulez-vous qu'on fasse ? On vient, on fait notre travail et on espère que cela va s'améliorer”, devait ajouter Maâtallah avant d'insister sur le fait qu'il y a eu “abandon du club et une démobilisation générale”. Même sentiment chez les quelques joueurs présents, qui ne comprennent toujours pas comment leur président Tayeb Mehiaoui continue à les “ignorer”. Bendadache : “Mehiaoui m'a déçu” Le manager général Abdelkader Bendadache a été, sur ce point, très clair et on ne peut plus explicite. “Mehiaoui m'a déçu à plus d'un titre, même plus que les joueurs. Pour tout vous dire, et afin de mieux comprendre l'ampleur de cette crise, je vous révèle qu'avant le départ pour Kouba, nous avons établi une liste des joueurs qui ne voulaient pas effectuer ledit déplacement. Nous avons même établi un constat des carences du président que nous dévoilerons incessamment. Nous avons, fort heureusement, réussi à user de notre diplomatie pour convaincre les joueurs en colère et ce, même si les déboires vécus à l'aéroport ont atteint un seuil dangereux. Figurez-vous que six joueurs ont failli être interdits d'accès à l'avion, car leurs billets mentionnaient une autre destination qu'Alger, n'étaient nos multiples interventions. C'est décourageant, mais lorsque le bateau coule, le capitaine ne doit pas abandonner son poste”, nous confiera “Dady”. Afin, par ailleurs, de parer au plus pressé et d'avoir sous la main au moins dix-huit joueurs dont les noms seront couchés sur la feuille de match, le staff technique a “invité” sept juniors à intégrer l'équipe fanion. Il s'agit de Boufateh, Bouazza, Belabbès, Belkaïd, Mimoun, Belgherbi et Laroussi. A. K.