Acculés par les souscripteurs, les promoteurs jettent la balle du côté des banques et des déficits que connaît le marché des matériaux de construction. Sur un total de 8 500 unités dont a bénéficié la wilaya de Constantine dans le cadre du programme quinquennal, seuls 734 logements sociaux participatifs (LSP) ont été achevés depuis 2005. Un constat préoccupant, selon le dernier rapport de la commission de l'urbanisme et des équipements. Sur le terrain, la réalité est plus pénible à supporter. Un véritable cimetière de carcasses et de pilots. Si une centaine de logements ont pris forme, la plupart ne sont que des carcasses. Le taux d'avancement des travaux varie d'un promoteur à un autre alors que certains chantiers sont carrément à l'arrêt. Un état des lieux qui ne cesse de susciter le mécontentement et l'inquiétude des souscripteurs. Ces derniers dénoncent le retard accumulé dans la réalisation de ce type de logements dont la qualité est loin d'être parfaite par rapport aux prix imposés par les promoteurs. Le projet des 502 LSP, implantés au niveau du site Massinissa, pour ne citer que celui-là, reste un exemple des projets à la traîne. Entamés en 2005, l'avancement des travaux n'a pas dépassé le taux des 40%. “La situation est insupportable, le prix des logements augmentent à cause des réactualisations. Cela fait plus de trois ans que nous attendons. En plus des sommes engagées dans la promotion, nous déboursons chaque mois plus de 5 000 DA en frais de location et ça risque de durer encore longtemps”, commentent certains postulants. Selon les dernières promesses du promoteur de ces 502 unités, les logements seront prêts d'ici la fin de l'année prochaine. Il convient de rappeler que lors des deux rencontres tenues, en mars et en juin 2006, avec les promoteurs de la wilaya de Constantine, le wali a exhorté ces derniers à être plus efficaces et rapides dans la réalisation des projets, notamment ceux des LSP. Il a même menacé de suspendre tout projet à la traîne. À l'occasion de ces rencontres, les dépassements concernant les cahiers des charges relatifs aux LSP ont été également débattus. Les promoteurs ont évoqué, pour justifier les retards, les entraves qu'ils rencontrent. Parmi les causes de la faible cadence, selon eux, figurent les retards accusés par les banques dans le traitement des dossiers ainsi que les pénuries en matériaux de construction. MADANI R.