Les contraintes et les difficultés du secteur de l'habitat sont multiples à travers la wilaya de Béjaïa. L'absence de terrains d'assiette, la manque d'entreprises qualifiées pour répondre à l'important plan de charges mis en place, l'instabilité du marché local des matériaux de construction et les lenteurs administratives sont autant de problèmes constamment soulevés par les professionnels et les souscripteurs aux différents programmes de logement. Les chantiers tournent conséquemment au ralenti et la réception des quotas d'habitations se fait au compte-gouttes. Les chiffres rendus publics au cours d'une récente rencontre consacrée à ce dossier sont éloquents. Au titre du plan quinquennal (2004-2009), la wilaya a bénéficié de 2 100 unités dans le cadre du programme RHP (Résorption du l'habitat précaire). Seulement une centaine de logements ont été officiellement attribués, alors que 988 autres devraient être théoriquement réceptionnés au début de l'année 2010. Plus de 1 000 unités sont en attente de lancement. Concernant le programme LSP (logement social participatif), sur un quota quinquennal de 5 000 logements, seules 2 634 unités ont été achevées et le reste est en cours de réalisation. Le LSL (logement social locatif) n'est pas en reste puisque, sur un total de 9 250 unités programmées, plus de 1 000 ne sont pas encore réalisées. Quant à l'habitat rural, financé dans le cadre du dispositif dit «Fonal», sur un total de 24 290 logements, un peu plus 16 000 unités ont été réalisées. Dans le même registre, 532 unités ont été lancées au cours de l'année 2009 alors que plus de 3 000 autres ne sont pas encore réalisées. Idem pour le programme FNPOS qui, lui aussi, est au ralenti étant donné que, sur 400 logements accordés, seules 100 unités sont achevées et 178 en cours de réalisation tandis que 122 autres sont au stade de projet. Afin de pallier la rareté des matériaux de construction, notamment le ciment dont les prix ont carrément doublé sur le marché local, l'Etat a finalement opté pour l'importation de ce produit qui manque tant aux chantiers. Le port de Béjaïa a reçu, ces derniers jours, un premier arrivage de 300 000 tonnes de ciment importé de Turquie. Même si l'on en est encore à la mise en sac de la précieuse poudre, les entrepreneurs appellent déjà à une répartition équitable du matériau entre les différents ateliers de l'est du pays.