Un immense espace vert soigneusement entretenu et loti en rosiers, arbustes et plantes ornementales à faire rougir d'envie un jardin botanique. C'est du moins la première impression qu'on a dès que l'on a franchi l'entrée de l'Ecole des sous-officiers de la gendarmerie de Sétif. Situé à Aïn Romane, dans la commune d'Ouled Sabar, et à un jet de pierre de la RN5, l'établissement s'impose d'abord par ses infrastructures sobres, mais impeccablement conservées. Les 100 hectares dont il dispose sont exploités rationnement. Ici, la rigueur est à la mesure du prestige d'une des plus importantes écoles du MDN. On y forme des agents et des officiers de la Police judiciaire appelés à servir dans la lutte contre les stupéfiants, le faux et usage de faux, notamment en matière de documents officiels, le crime économique et la gestion de la scène du crime. Parallèlement, d'autres activités entrant dans le même cadre avec toutefois le recours aux méthodes et procédés normalisés (Police scientifique, système d'identification par l'empreinte digitale, etc.) sont également étudiées. Le programme concerne les formations militaires, professionnelles, éducation physique militaire et l'enseignement général. Les cours sont dispensés soit par des personnels civils assimilés (PCA) ou par des enseignants universitaires liés à l'école par une convention, à l'exemple de l'enseignement des langues étrangères. On apprend aux gendarmes stagiaires comment mener, dans le respect de la procédure, une enquête préliminaire, particulièrement en ce qui concerne les infractions au code de la route. “La formation que suit l'élève gendarme est d'une très bonne qualité”, affirme le commandant de l'école, le colonel Hocine Merzouk qui nous a fait visiter l'établissement structure par structure. Ce qui a attiré particulièrement notre attention, c'est le matériel sophistiqué utilisé par l'équipe de la Police scientifique maîtrisant parfaitement tous les moyens et procédés. On notera au passage le fichier semelles nouvellement créé, une technique destinée à reconnaître la nature du cuir et le type de chaussures portées par le ou les auteurs présumés qui se trouveraient sur la scène du crime. On nous explique que tous les types de semelles fabriquées en Algérie sont répertoriés. Un procédé rarement maîtrisé de par le monde. Quant au matériel utilisé, on saura aussi qu'il constitue une technique de pointe que certains pays avancés ne possèdent pas. Une délégation de la gendarmerie française, en visite dans cette école il y a quelques mois, s'est montrée surprise de la qualité des moyens et procédés non encore en usage au sein du corps de sécurité français. De même que la nouvelle méthode du portrait-robot a remplacé l'ancienne. Une invention du centre de recherche et de développement de l'Ecole militaire polyclinique de Bordj El-Bahri, en collaboration avec l'Institut de criminologie et criminolistique de Bouchaoui qui ont mis au point un logiciel d'une grande fiabilité en matière de portrait-robot. L'école dispose également d'une bibliothèque dotée de 7 843 ouvrages, 4 171 titres dont 1 648 ayant trait aux procédures pénale et civile. Il faut savoir enfin que 1 182 chauffeurs ont reçu une formation et obtenu le permis de conduire, toutes catégories confondues. Les simulateurs de conduite en trois et cinq dimensions (véhicules léger et lourd) permettent aux candidats d'acquérir les connaissances et les gestes nécessaires pour bien conduire sans avoir à se déplacer à l'extérieur. Un procédé similaire est appliqué pour la maîtrise de l'usage des armes à feu lorsque le gendarme se trouve face à un criminel armé. A. F.