Ecologie n Les plantes ornementales et autres «fleurs de jardin» semblent, ces derniers temps, retrouver grâce aux yeux des habitants de la ville d'El-Tarf. Grâce à la pugnacité et au sens de la communication de Rachid Iboud, un jeune jardinier qui n'a pas volé son sobriquet de «M. Environnement», des plantes domestiques et autres espèces grimpantes ont fait une apparition remarquée sur de très nombreux balcons de la ville. Ce qui n'a pas manqué de donner aux façades d'immeubles une note verte, gaie et accueillante. Il en est de même pour les jardins entourant certaines administrations publiques et de nombreux ronds-points qui commencent à se transformer en de véritables «jardins botaniques miniature» où des roses de toutes les couleurs, des marguerites et d'autres fleurs encore, se côtoient dans une parfaite harmonie. Cela contribue à donner un autre visage bien plus avenant à un environnement jadis «agressif» tant il était envahi d'herbes sauvages et de détritus de toutes sortes. «M. Environnement», horticulteur de formation et de métier, qui possède un jardin botanique de 180 m2 dans lequel il a mis tout son savoir-faire, n'hésite jamais à inviter les jeunes d'El-Tarf à s'initier et à se lancer dans cette profession qu'il qualifie de «porteuse» et de «créatrice de richesses». Son jardin peut aisément être comparé à un «musée de la nature» où l'on trouve toutes sortes de plantes, locales ou exotiques, tous les outillages nécessaires au jardinage et même, parfois, un «terreau spécial» préparé à base de produits récupérés qu'il n'hésite pas à offrir à ses clients et à quiconque le désire. Ce «terreau spécial» est un compost biologique provenant du ramassage et du tri sélectif de divers produits d'origine végétale et animale «jetés à la décharge publique», souligne fièrement Rachid Iboud. Les amoureux de plantes d'intérieur, de plantes décoratives et d'autres fleurs et arbustes, atteints, grâce à lui, du «virus vert», sont de plus en plus nombreux à visiter cet espace convivial et délicatement parfumé d'où ils repartent, moyennant des sommes modiques, les bras chargés de plants pour décorer leurs balcons ou leurs jardins. Certaines administrations se sont, elles aussi, rapprochées de ce «petit homme vert» pour lui proposer la prise en charge des espaces vierges entourant leurs locaux, en les fleurissant et en les entretenant. Rencontré dans son petit Eden, «M. Environnement» a fait part de sa volonté «d'aller encore de l'avant pour donner une autre image de cet environnement qui a été malmené depuis longtemps au point que les ordures de toute nature ont fini par joncher les rues et même les portes des immeubles». Par la grâce des conseils éclairés de ce passionné, plusieurs jeunes et même des adultes se sont initiés à l'horticulture, acquérant un savoir-faire avéré qui contribue aujourd'hui à réduire les «dommages collatéraux» du bétonnage à outrance.