Entre le discours positif des responsables du secteur et la réalité du terrain, le fossé est trop profond. Alors que le coup d'envoi de la saison estivale 2007 a été donné à Oran, il y a plus de deux semaines, il est bon de s'interroger sur les réalisations dans ce secteur qu'on présente en pleine expansion. En effet, dans la wilaya d'Oran, forte de ses 1 200 km de côtes et de sa trentaine de plages, dont 29 autorisées à la baignade, il est des images qui ne trompent pas sur le niveau des investissements touristiques et leur concrétisation. Une simple petite balade sur la corniche ou du côté de Mars El Hadjadj, à l'est d'Oran, nous permet de constater nombre de chantiers à l'arrêt ou tout simplement abandonnés. Une situation qui a été relevée par la commission de l'APW chargée du tourisme et qui, lors de sa dernière cession, s'était interrogée sur cette situation. En effet, dans l'ensemble de la wilaya, on estime que les projets d'investissements touristiques sont au nombre de 65 pour une capacité programmée de 6 354 lits et 1 526 emplois. Parmi ces projets, 12 sont envisagés au niveau des ZET de la wilaya, dont les principales sont celles de Madagh, la plus convoitée, Mars El Hadjadj et à moindre degré Cap Blanc et Aïn El Franine. Alors qu'il est vrai que de nombreux hôtels ont vu le jour le long de la côte, plus particulièrement le long de la corniche oranaise apportant un plus en matière de capacités d'hébergement, il est bon de relativiser ici ces investissements puisque les projets les plus consistants ne sont pas concrétisés à ce jour et cela pour diverses raisons : difficultés financières du promoteur touristique, bureaucratie, absence d'études d'aménagement des ZET plus particulièrement… Ainsi, sur pas moins de 49 projets en cours de réalisation depuis plusieurs années, le taux d'avancement pour 32 d'entre eux est à 50%. Plus grave, 16 projets d'investissement sont à l'arrêt, hypothéquant ainsi la projection en matière de création d'emplois et donc le développement de la région. En termes de chiffre, l'on apprend que l'Agence nationale de développement touristique (ANDT), qui est l'organisme chargé de gérer les ZET, a enregistré pas moins de 14 demandes d'investissement à l'intérieur des ZET de la wilaya d'Oran et qui sont à l'étude. L'aménagement et le développement des ZET constituent la base de la stratégie de développement du tourisme national, et pourtant la situation à Oran est quasiment bloquée malgré des atouts énormes. L'une des rares ZET, celle de Madagh, à avoir vu le lancement officiel d'une étude d'aménagement, s'est distinguée par des problèmes puisque les différentes phases présentées ont été, pour une partie, rejetées car jugées insuffisantes et incomplètes. D'ailleurs, le rapport de la commission de l'APW pointe du doigt cette situation en relevant que 8 projets d'investissement très importants à l'intérieur des ZET ont obtenu un accord de la part de l'ANDT pour un montant de 59 milliards de centimes ; cependant les travaux tardent à démarrer. alors que dans le même temps, ce sont 13 autres projets pour un montant d'investissement de 63 milliards de centimes qui sont à l'arrêt en raison d'un problème bancaire. F. BOUMEDIENE