La stratégie adoptée par le coach français, basée essentiellement sur la défensive, a précipité le naufrage des Verts. À une journée de la fin de la phase des éliminatoires de la CAN-2008, la sélection nationale algérienne, battue samedi soir au temple du 5-Juillet par son grand rival du groupe huit, la Guinée (0-2), replonge dans le doute et l'incertitude. D'une position de leader, candidat en force pour la qualification au tournoi final de l'élite africaine, l'Algérie se retrouve au terme d'une soirée cauchemardesque, sur un siège éjectable. Désormais, il faut aller battre la Gambie, en septembre prochain, pour espérer décrocher un billet qualificatif en tant que l'un des trois meilleurs seconds des 12 groupes. En effet, l'on voit mal la Guinée rater la première place du groupe lorsqu'on sait qu'elle reçoit une formation du Cap-Vert déjà éliminée de la course au Ghana. Alors une question s'impose : faut-il encore croire à un tel scénario favorable au moment où les Verts nous livrent dans un temple du 5-Juillet archicomble une prestation des plus ternes ? Le coach national, Jean-Michel Cavalli, qui n'a sans doute pas le choix, s'agrippe à cet espoir minime. Il estime que les chances algériennes sont “intactes”. Le président de la FAF, M. Hadadj, plus sceptique, n'accable pas son coach mais concède que le rendement de l'EN est suffisamment affligeant pour inviter Cavalli à s'expliquer, à rendre des comptes. Irrité, Hadadj s'emporte même à la suite d'une question, du reste très pertinente d'un journaliste, qui lui demandait s'il ne fallait pas réfléchir dès maintenant à la question du maintien de Cavalli sachant que ce dernier, s'il ne parvient pas à qualifier les Verts, aura tout simplement échoué dans son objectif assigné. À une marche du décompte final, Cavalli est plus près de l'échec que d'un dénouement heureux. Le technicien français, recruté en avril 2006, est certainement responsable de la débâcle de l'équipe, samedi soir. Les choix tactiques, à forte connotation défensive, résultant d'une prudence coupable, et l'absence criante de jeu de la part des camarades de Ziani ont précipité leur naufrage. Une attitude tactique qui n'a pas manqué d'inspirer le coach Robert Nouzaret. “Contre l'Argentine, Cavalli a opté pour la défensive car sans doute il avait peur de prendre une raclée. Contre nous, il a reconduit curieusement le même système tactique”, ironise-t-il sans pour autant aller au fond de sa pensée. En fait, ce que Nouzaret évite de dire clairement au sujet de l'option tactique d'un “compatriote”, c'est que Cavalli a plus cherché à museler l'adversaire qu'à mettre en place un plan tactique lui permettant de développer un jeu fluide. Il a évidemment de nouveau misé sur une ou deux balles arrêtées, fructueuses pour aspirer à déstabiliser la Guinée. Cela ne fonctionne pas à tous les coups. En revanche, Nouzaret, avec son atout maître, Fuyndunu, a préféré prendre les rênes du jeu et ne pas accuser la pression de l'adversaire. C'est sur ce terrain de la “vérité” qu'il a tiré son épingle du jeu et il a gagné. L'ex-coach du MCA a réussi à doter la sélection guinéenne d'un vrai système de jeu. Ce dont les Verts sont cruellement dépourvus. S. B.