RESUME : Kamélia passe la nuit chez son amie. Aziza a tenu à la laisser tranquille. Le lendemain, elle va la prendre chez ses amis. Elle remarque qu'entre elle et un garçon de son âge, il se passe quelque chose… Aziza-Zizou ne cesse de les observer durant le trajet jusqu'au lycée que tous trois fréquentent. Kamelia a le visage radieux et rit des blagues de ses amis. Aziza ne cherche pas à parler avec eux même si elle reste persuadée qu'elle pourrait utiliser cette relation cachée à son profit en jouant les machos. En tentant de les séparer, ils voudront à tout prix rester ensemble. Mais elle ne veut pas être désagréable. - Allez, les tourtereaux, descendez ! Au fait, Kamelia, lui demande-t-elle alors qu'elle prend son cartable, tu déjeunes où ? - Avec eux ! Elle leur souhaite une bonne journée et démarre sous le regard surpris de la lycéenne. Depuis qu'elle ne travaille plus à la station-service, elle a du temps libre au point de s'ennuyer parfois. Elle se demande ce qu'elle fera de sa journée, en attendant la fin de journée. Aâmi Abderrahman est encore là lorsqu'elle rentre. - Je peux t'aider ? - J'ai acheté un terrain et je vais embaucher des jeunes pour planter des pommes de terre… Si tu veux, viens ! Ils partent avec sa voiture. La nouvelle plantation se situe loin d'Alger. Près d'une heure de route. Abderrahman profite de ce moment où ils sont seuls pour parler de sa fille. - Tu sais, elle est jeune et le fait d'avoir été gâtée par la vie lui a donné un sale caractère. Mais elle a un cœur blanc et un fond merveilleux. - Vous ne m'apprenez rien ! - Alors, pourquoi ne fais-tu pas un effort pour t'entendre avec elle ? l'interroge Abderrahman. - Je le voudrais bien mais on a le même caractère, répond Aziza-Zizou. Et beaucoup de choses nous séparent. On n'a pas eu la même vie? Si elle, elle a été gâtée, moi, je n'ai pas eu cette chance ! Je n'ai rien alors qu'elle a tout. Tout ce que j'ai, je vous le dois et je vous serais reconnaissant à vie… - Tout ce que je te demande, c'est de prendre soin d'elle, lui affirme son patron. Un jour, tout ce que j'ai te reviendra ! - Je ne demande pas tant, réplique-t-elle. J'ai peur de fauter et de gâcher notre amitié. Je ne veux pas qu'elle souffre. Pourquoi ne choisirait-elle pas son futur mari ? Pourquoi ne serait elle pas maîtresse de sa destinée ? - Je ne suis pas contre. Je ne crois pas qu'elle refuse, dit Abderrahman. Je pense avoir bien choisi mais si elle ne veut pas, je ne la forcerais pas ! - Promis ? Aucune pression ? - Parole d'homme ! Aziza-Zizou donne un coup de main aux hommes qui remuent la terre. Elle est si heureuse qu'elle le ferait chaque jour sans ressentir de fatigue. Cette discussion avec son patron après avoir vu que Kamelia a peut-être un petit ami, la conforte dans l'idée que sa situation n'est pas aussi désespérée qu'elle le croyait. - Hé, tu n'as pas été embauché ici ! - Je le fais avec plaisir, répond-elle à son patron qui regarde sa montre. Kamelia déjeune avec ses amis. Je passe la récupérer en fin de journée. - Vous vous êtes entendus ainsi ? - Oui. Pourquoi j'ai changé d'attitude avec elle ? demande-t-elle en voyant sa surprise. Pour ne pas la troubler. Dans quelques semaines, elle passe son bac et je tiens à ce qu'elle l'ait. Si elle échoue, ce ne sera pas ma faute ! Aziza prie de tout cœur pour qu'elle l'obtienne et pour qu'elle ait une relation sérieuse avec un autre. Mais Kamelia est une fille imprévisible. Elle la surprend en fin de journée en proposant une sortie à la mer. Rien qu'elle et “lui”… ADILA KATIA (à suivre)