RESUME : Samir n'apprécie pas Lydia. Elle a beau s'être assagie et avoir réussi sa vie professionnelle, personne n'a oublié qu'elle est capable du pire. Il propose à sa femme de finir leurs vacances loin d'Alger. Kamélia y a aussi pensé… 54eme partie “Samir n'a pas tort. On doit prendre les choses en mains avant qu'elle n'ait des idées diaboliques.” Durant toute la nuit, Kamélia n'a pas pu fermer les yeux. Elle n'a cessé de penser à ce qu'il adviendrait si Lydia ne parvenait pas à se maîtriser. Elle pouvait comprendre que son amour maternel ait fait surface. Elle se demande si elle saura se maîtriser. Le matin, elle est la première levée. Sa mère est en train de prier quand elle entre dans le salon. Elle tire la porte doucement puis se rend à la salle de bain où elle prend une douche. Elle veut se détendre, se débarrasser de ses idées noires qui l'ont empêchée de fermer l'œil. Elle ne tarde pas sous l'eau, pas assez d'eau chaude. Elle a oublié de brancher le cumulus. Une nouvelle journée commence. Elle tient à la passer tranquille. Lorsqu'elle sort de la salle de bain, une bonne odeur de café l'accueille. Elle rejoint sa mère à la cuisine. Elle l'embrasse tendrement sur les joues puis la serre dans ses bras. - Je t'aime, maman, lui dit-elle. - Moi aussi, ma fille, répond Houria en souriant. Que de tendresse. Tu es bien matinale, remarque-t-elle. As-tu des projets que j'ignore ? - Oui. Samir a apporté des choses à la famille de nos voisins. On partira en Kabylie quelques jours, lui apprend la jeune femme. - Vous résiderez chez eux ? - Non, il y a un bel hôtel pas très loin, lui apprend Kamélia. Tu sauras te passer de nous ? - Votre vie est ailleurs depuis longtemps, répond sa mère en lui servant une tasse de café. J'ai appris à m'y faire. Tu me laisseras ton fils ? - Non. On l'emmène. L'air pur de nos montagnes lui fera du bien, dit Kamélia. On sera absent quelques jours seulement. Tu ne verras pas le temps passer ! - C'est toi qui le dis, murmure Houria. La maison sera bien vide sans vous ! Mais je dois m'y faire, un jour ou l'autre vous repartirez en France ! - Hélas… Dis, pourquoi tu ne viendrais pas avec nous ? On prendra une chambre pour toi et Youcef ! La mère secoue la tête. Elle sent qu'ils ont besoin d'intimité. - Non. Vous partirez vers quelle heure ? - Vers dix heures, on déjeunera dans un des restaurants qui bordent les routes. Kamélia rince leurs tasses puis va réveiller Samir et Youcef. Ce dernier est tout excité. Il refuse de prendre son lait. Il se prépare tout seul tandis qu'elle range des tenues dans un sac de voyage. Une fois leurs affaires rangées dans leur voiture, Samir va dire au revoir à sa belle-mère. Houria garde son petit-fils sur ses genoux et le couvre de baisers. - Dis au revoir à ta grand-mère ! Ton père nous attend… L'enfant s'exécute tout de suite puis va à la porte, précédant sa mère. Houria les accompagne jusqu'au palier. Elle lui recommande de ne pas le quitter des yeux. - Fais attention à lui ! - C'est promis… - N'oublie pas de m'appeler, la prie Houria. - Oui. Prends soin de toi maman. On ne tardera pas, promet-elle. Une dernière bise et Kamélia part, suivant son fils dans l'escalier. Ils prennent place dans la voiture et Samir peut enfin démarrer. Il soupire de soulagement. - J'avais peur qu'elle ne vienne avant notre départ, murmure-t-il. Je ne voulais pas la voir. Je ne peux plus la respirer ! - Papa ! papa ! regarde ! C'est tante Lydia ! Arrête-toi, je veux lui dire au revoir ! A. K. (À suivre)