Sitôt entré en fonction lors d'une investiture historique, le président Barack Obama s'est mis au travail et sa première décision a visé la prison de Guantanamo, symbole des excès de la présidence Bush qu'il a promis de fermer dès que possible. Pour rappel, parmi ses promesses de campagne, il avait annoncé que la fermeture de la prison de Guantanamo, à Cuba, serait l'une de ses toutes premières décisions. Avant même de donner l'ordre de fermeture, il a choisi de suspendre pendant 120 jours les procédures judiciaires d'exception devant les tribunaux de Guantanamo, portant un premier coup à ce système controversé créé en 2006 par le gouvernement de George W. Bush pour juger les suspects de terrorisme. Tôt hier matin, quelques heures après avoir achevé en compagnie de son épouse Michelle la tournée des bals en son honneur, il devait assister à une traditionnelle prière en la cathédrale de Washington, puis rejoindre le bureau ovale pour ses premiers rendez-vous de travail. Le nouveau président américain réunissait, hier, ses conseillers économiques pour travailler sur le plan de relance de 825 milliards de dollars qu'il souhaite voir adopter par le Congrès au plus tard à la mi-février. Il veut agir vite, même s'il a multiplié les mises en garde ces derniers jours auprès de l'opinion publique en soulignant que le redressement de l'économie américaine ne se ferait pas en un jour. Au programme de la réunion des experts économiques, le plan de relance et la réforme du système financier, pour laquelle son administration réfléchit à de nombreuses pistes. Il est notamment envisagé la création d'une banque publique qui reprendrait les actifs dévalués des banques américaines afin de redonner de la fluidité au marché du crédit. Barack Obama doit également se concerter avec ses conseillers en politique étrangère sur les deux dossiers les plus brûlants à ses yeux, ceux de l'engagement militaire des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Il devrait enregistrer à ce sujet dans la journée la validation par le Sénat de la nomination d'Hillary Clinton au poste de secrétaire d'Etat. Le président américain pourrait alors, comme l'a indiqué la presse, désigner l'ancien sénateur George Mitchell, instigateur des accords du Vendredi Saint en Irlande du Nord en 1998, comme son émissaire au Proche-Orient. Obama réunira autour de lui le secrétaire à la Défense Robert Gates, unique rescapé de l'administration Bush, le chef d'état-major des armées Mike Mullen et le général David Petraeus, ancien commandant des forces américaines en Irak, qui rentrera juste d'Afghanistan. Selon les quotidiens de Washington, le chef de la Maison-Blanche devrait solliciter l'avis des militaires sur une accélération du retrait des 140 000 soldats américains d'Irak, prévu par lui en seize mois maximum, et sur un renforcement de la force US en Afghanistan. Seule ombre au tableau, Barack Obama entamera ses fonctions sans un secrétaire au Trésor. Tim Geithner, son choix pour le poste, attend du Congrès un feu vert qui tarde à venir en raison d'un arriéré d'impôts de l'intéressé. Le futur grand argentier américain parle d'un malentendu et selon plusieurs sénateurs, ce contretemps ne devrait pas empêcher à terme la désignation de Geithner. R.I / Agences