Il y avait une grosse frustration dans les vestiaires kabyles, vendredi soir, après la défaite amère concédée face à l'Ittihad de Tripoli. Et si elle fut réellement amère, c'est que cette défaite était vraiment dure à avaler, après que la JSK eut fourni une bonne prestation d'ensemble avant de se faire piéger en fin de partie et ce, au moment même où l'Ittihad donnait la nette impression de terminer la partie à genoux. Et ce fut même au beau milieu de la domination algérienne que tout s'écroula d'un coup par la faute de ce remplaçant de luxe, nommé El Hocine Camara, qui a toujours été un véritable bourreau de la JSK, lui qui s'était illustré, il y a trois ans de cela, avec son club d'origine, Felo Star, avant de se signaler la saison dernière sur le but d'égalisation de l'Ittihad (1-1), et récidiver encore vendredi soir, où il poussa l'audace jusqu'à crucifier l'infortuné Chaouchi, pourtant pas facile à tromper sur ce genre d'action désaxée. Du coup, les 30 000 fans de l'Ittihad rugirent comme un volcan en éruption pour laisser libre cours à la grosse déception dans le camp kabyle. “C'est quand même frustrant de perdre stupidement un match qui était à notre portée et qui bascula finalement sur une grosse faute de marquage, puisqu'un des deux défenseurs prit tout son temps pour s'engouffrer sur le flanc droit et centrer avec une facilité déconcertante pour trouver à point nommé Camara, étrangement seul lui aussi pour profiter d'une telle aubaine et offrir une victoire inespérée à l'Ittihad”, fulminait, en fin de match, le coach Azzedine Aït Djoudi, visiblement courroucé par un tel scénario catastrophe, lui qui était pourtant satisfait par le rendement collectif de son équipe et, surtout, le baptème fort réussi de ses trois nouvelles recrues, Sidi-Ahmed Kheddis, très à l'aise aux côtés du capitaine Brahim Zafour, Nabil Hamouda et Tayeb Beramla, très remuants et souvent créatifs dans l'entre-jeu kabyle pour leur premier envol parmi les Canaris. Ce sont des jeunes pétris de qualités qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes, même si Hamouda et Beramla flanchèrent quelque peu en fin de match en raison d'une condition physique quelque peu aléatoire. “Il reste à régler quelques imperfections, et je pense que l'équipe va se racheter. Il nous reste quand même cinq matches à jouer. Il va falloir donc se remettre en cause et rectifier le tir”, conclut Aït Djoudi, alors que son président, lui, en voulait terriblement à l'arbitre gambien, Modossa, celui-là même qui a fait souffrir la JSK, la saison dernière, en 8e de finale de cette même Champions League africaine disputée à Casablanca face au redoutable Raja. “Avec un arbitre comme cela, il est impossible de s'imposer. Il a tout sifflé contre nous pour fermer les yeux sur de graves fautes libyennes. Ensuite, il a multiplié les cartons contre nos joueurs tout en ignorant des agressions caractérisées dans le dos de nos joueurs, notamment contre Oussalah et Demba. Et pour corser le tout, il nous refusa un penalty tout à fait évident sur une faute flagrante contre Dabo, au moment où il allait conclure”, dira le président de la JSK qui se contentera de la bonne production de son équipe pour cette entrée en matière en Ligue des champions. “Tous les joueurs, sans exception, sont à féliciter pour avoir livré un bon match où les trois nouvelles recrues ont réussi leur examen de passage, ce qui est prometteur pour l'avenir”, conclut Hannachi. Et si tous les joueurs kabyles étaient plus ou moins abattus par cette défaite surprise, leur vaillant capitaine, Brahim Zafour, sut trouver les mots nécessaires pour expliquer cette première culbute en Ligue des champions africaine. “C'est quand même rageant de fournir un bon match et de ne pas être récompensé au coup de sifflet final. Tant d'efforts pour rien, alors que nous aurions pu tuer le match en première mi-temps”, dira Zafour. “Nous n'avons pas su profiter de toutes les occasions de but que nous avons réussi à créer alors qu'en face, ils ont bénéficié d'une seule occasion pour la mettre dedans”, ajoutera Zafour qui en voulait terriblement, lui aussi, à l'arbitre gambien pour son arbitrage maison. “Il a sifflé toutes les fautes dans notre moitié de terrain et il a oublié toutes les fautes commises dans la moitié adverse, notamment sur Dabo”, martèlera Zafour, qui a tenu, lui aussi, à rendre hommage à tous ses coéquipiers pour leur hargne et leur bonne prestation sur le terrain. “Si les trois nouvelles recrues ont donné le meilleur d'elles-mêmes pour leur premier match sous les couleurs de la JSK, il faut bien noter que tous les joueurs n'ont pas démérité et ont contrarié concurremment la stratégie mise en place par l'équipe libyenne. En fait, il ne s'agit là que d'un premier match de poules, et il nous reste bien cinq matches pour nous rattraper”, conclut le capitaine d'équipe des Canaris. Enfin, il est à noter que la JSK est rentrée, hier, de Tripoli via Rome. MOHAMED HAOUCHINE