Les représentants des quatre principaux acteurs internationaux au Proche-Orient se sont réunis, hier à Jérusalem, après le sommet israélo-arabe de Charm el Cheikh qui, en réalité, n'a permis aucune percée significative, sauf un soutien au président de l'Autorité palestinienne. La rencontre entre le représentant de la Commission européenne pour le processus de paix au Moyen-Orient, l'envoyé spécial russe pour le Proche-Orient Sergueï Iakovlev, le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, Michael Williams, et le sous-secrétaire d'Etat américain pour les affaires du Moyen-Orient David Welsh, a eu lieu au consulat des Etats-Unis à Jérusalem-Ouest tandis que l'information sur la nomination du Premier ministre britannique sortant, Tony Blair, comme émissaire international du Quartette sur le Proche-Orient, n'a pas été démentie. Ce dernier, qui se retrouve au chômage à partir d'aujourd'hui, a déclaré faire tout ce qu'il peut pour aider à un règlement du conflit israélo-palestinien. La semaine dernière, la porte-parole de l'ONU, Michèle Montas, avait confirmé que l'idée d'offrir ce job à Blair, soutenue par Washington, faisait son chemin et le département d'Etat américain l'a même espéré. Le précédent envoyé du Quartette, l'ancien président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, avait démissionné de ce poste en mai 2006, jugeant que les conditions n'étaient pas réunies pour lui permettre de remplir sa mission après la nomination du gouvernement du Hamas dans les territoires palestiniens. La nomination de Blair a suscité des réactions dans la presse britannique qui s'interrogeait sur ce que pourrait faire l'ex-Premier ministre avec sa réputation ternie dans la région en raison de la participation britannique à la guerre en Irak et de son refus de demander immédiatement un cessez-le-feu l'été dernier au Liban. Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devait rencontrer son homologue israélienne, Tzipi Livni, à Tel-Aviv avant la réunion du Quartette. Cette agitation diplomatique est survenue au lendemain du sommet de Charm el Cheikh (Egypte) auquel ont participé le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le président palestinien Mahmoud Abbas, le président égyptien Hosni Moubarak et le roi Abdallah II de Jordanie. Au cours de cette rencontre destinée à renforcer la position de Mahmoud Abbas en Cisjordanie pour faire face aux islamistes du Hamas, après leur prise de pouvoir, le 15 juin à Gaza, Olmert a annoncé la prochaine libération de 250 prisonniers du Fatah, le mouvement de Mahmoud Abbas. Cette question des prisonniers est très sensible pour les Palestiniens, dont plus de 11 000 sont actuellement détenus par Israël. Le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé l'autorisation à Israël de faire venir en Cisjordanie des combattants du Fatah basés en Jordanie afin de se renforcer face au Hamas ! Entre Abbas et Olmert, l'heure est à la paix. C'est loin d'être suffisant. D. Bouatta