Les relations algéro-espagnoles dans le domaine de l'énergie, déjà “denses”, sont “appelées à se développer”, malgré “les aléas conjoncturels”, a déclaré hier à Barcelone (Espagne) le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. “Les relations énergétiques entre les deux pays sont appelées à se développer comme l'illustrent les projets en cours, à l'exemple du Medgaz, parce que leur portée et leurs implications dépassent le court terme. Les aléas conjoncturels ne sauraient déterminer leur avenir”, a déclaré le ministre dans une intervention lors de la présentation de l'annuaire de la fondation espagnole Cidob, consacrée cette année au potentiel économique et commercial de l'Algérie. M. Khelil faisait allusion au différend actuel sur le taux de participation de Sonatrach dans le projet de gazoduc Algérie-Espagne Medgaz et sur la commercialisation de son gaz sur le marché intérieur espagnol, un litige qui pourrait faire l'objet d'un arbitrage international dans un proche avenir. “C'est avec sérénité et confiance que nous envisageons le développement de nos relations avec l'Espagne dans le domaine de l'énergie, mais aussi dans le reste de l'économie, car il est dicté par la convergence des intérêts de nos deux peuples”, a ajouté le ministre. M. Khelil a fait remarquer auparavant que ces relations énergétiques “dépassent le cadre commercial strict, et les investissements, aussi bien espagnols en Algérie que dans l'autre sens, en sont témoins”. Dans les autres secteurs économiques, les deux pays ont jeté “les bases essentielles d'un développement des relations, notamment par l'investissement direct espagnol en Algérie, surtout par les PME, qui sont fortement créatrices d'emplois dont a grandement besoin l'Algérie”, a encore observé le ministre. “Pour cela, a-t-il poursuivi, outre les avantages comparatifs naturels bien connus dont dispose l'Algérie, le gouvernement a mis en place des cadres juridique, fiscal et institutionnel attractifs pour l'investissement, et celui venant d'Espagne est encore plus conforté par les accords bilatéraux existants en la matière, notamment l'accord sur la non-double imposition”. Le ministre a ensuite invité les hommes d'affaires espagnols, notamment les Catalans, à “mieux connaître les potentialités que leur offre l'économie algérienne, qui affiche des indicateurs macroéconomiques très sains avec une forte croissance attendue dans le futur”, a-t-il dit. “Mon gouvernement a la volonté — avec nos partenaires espagnols — de relever le défi d'élargir la coopération économique à tous les secteurs porteurs”, a déclaré M. Khelil devant une assistance composée d'hommes d'affaires mais aussi de personnalités politiques et culturelles. Il a ajouté que la publication de l'annuaire international Cidob (Centre d'information et de documentation internationales de Barcelone) sur l'Algérie était en soi “un signe encourageant sur cette perspective” de consolidation et de diversification des relations économiques algéro-espagnoles. Pour M. Khelil, cet annuaire “sera une référence très utile aux hommes d'affaires, aux universitaires et à tout autre personne ou institution intéressée par l'Algérie, qu'elle soit en Espagne, dans le reste du monde hispanique et même au-delà”. L'Algérie, qui fournit à l'Espagne du gaz sous la forme liquéfiée (GNL) depuis les années 1970, est aujourd'hui reliée à ce pays par un premier gazoduc via le Maroc, mis en service il y a une quinzaine d'années avec une capacité de 9 milliards de m3, alors que le projet de gazoduc Medgaz (8 milliards de m3) doit entrer en fonction en 2009.