Cela fait quelques jours que certains candidats connaissent leurs résultats du baccalauréat. Ils ne sont pas rares, comme c'était habituellement le cas. Il a semblé que, pour cette fois-ci, les privilégiés du scoop étaient nombreux et que la fuite a fonctionné bien plus prématurément qu'à l'accoutumée. Prévus pour le 3 juillet, puis pour le 4, les résultats officiels étaient encore sous embargo, hier après-midi. Il y a eu comme une étrange gestion de la communication de ces résultats du baccalauréat 2007. Mardi, des candidats se plaignaient déjà que des camarades fêtaient leur réussite, alors qu'eux-mêmes rongeaient leur frein devant leurs établissements. C'est très rassurant ce chef de centre qui avertit qu'il faut se méfier des résultats qui ont transpiré de l'Office des examens et concours, ou d'ailleurs, parce que les erreurs sont possibles et que les délibérations définitives n'ont pas encore eu lieu ! Comme si la question est dans la crédibilité de ces confidences et non dans le fait que des institutions se transforment en passoires d'où suintent les secrets des bureaux. C'est même plus grave qu'une partie des résultats parviennent aux concernés avant même leur consolidation. Les conséquences peuvent être fâcheuses. Tant de calfeutrage et de quarantaine pour aboutir à cela ? Il est possible que des résultats partiels se soient baladés sans précaution, comme il se peut que trop de fonctionnaires méprisent la règle de réserve. Mais, on peut aussi s'étonner que tant de parents d'élèves aient pu obtenir la bonne ou la mauvaise nouvelle, plusieurs jours avant la publication officielle de la liste des reçus au baccalauréat. Si les résultats complets étaient alors connus, qu'est-ce qui a retardé leur affichage ? Des confrères ont cru pouvoir publier différents pourcentages de réussite. Il serait préférable que le geste procède de la légèreté du traitement de l'information que de quelques fuites sur des taux qui seraient réellement envisagés : ce ne serait pas bon pour la crédibilité d'un examen institutionnel. Le ministre de l'Education a déclaré, une fois encore, qu'il s'attendait à “une amélioration légère” des résultats au baccalauréat de cette année. Ce qui est un peu trop précis pour une simple supputation. Il avait déjà émis un pronostic encore plus précis au sujet de l'examen de sixième. Justement, cet examen a donné lieu à une solution bricolée pour les élèves auxquels l'Etat n'a pas pu assurer le cours de français : contrairement à d'autres camarades, ils continueront leur cursus avec le handicap de la seconde langue. Le BEM, à son tour, change de statut pour devenir, au lendemain d'une observation présidentielle, moins déterminant pour le passage en classe de première année secondaire. Depuis, l'administration s'affaire, concomitamment au traitement des résultats du baccalauréat, à recalculer les moyennes et à repêcher les élèves sanctionnés par leurs résultats au BEM. Toutes ces négligences renouvelées et ces rafistolages de dernière minute ne manqueront pas de faire déconsidérer, aux yeux des élèves mêmes, l'importance pédagogique de l'examen. Faudra-t-il, en plus de tous les reproches qu'on peut faire à l'institution scolaire, s'habituer à une gestion approximative des examens nationaux ? M. H. [email protected]