Lycée El Idrissi. 11h30 hier. Se tenant un peu plus à l'écart et adossée au mur de l'établissement, Anissa donne l'air d'avoir la tête ailleurs. « Je n'ai pas bien travaillé », confie-t-elle avec amertume. Comme Anissa, pour beaucoup d'autres candidats au baccalauréat, c'est avec la crainte et le stress qu'ils ont abordé le sujet de l'épreuve du jour : les mathématiques. « Le sujet n'était pas difficile, mais j'avais très peur et j'étais stressée », avoue cette candidate libre. « A vrai dire, je suis en stage et je n'avais pas assez de temps pour me préparer », se justifie Anissa. Sa copine, Imane, qui nous a rejoints était dans le même état. Ou plutôt pire. « Ça ne va pas du tout pour moi et pourtant ce n'était pas difficile », dit-elle. Sara et Hadjer repassent le bac pour la 4e fois Celle-ci avoue qu'elle a pleuré parce qu'elle s'est retrouvée bloquée. « C'est absurde », dit cette candidate de l'ancien programme. En nous quittant tout de même avec une note d'espoir, l'une d'elles dira : « Après tout, il y a encore d'autres épreuves et on verra ! » Comme ces deux filles de la filière scientifique, la majorité des candidats ont trouvé faciles les sujets qui leur ont été proposés. « Les deux sujets au choix – une fonction logarithmique et une fonction simple– étaient abordables », estime Sara. Cette dernière et sa camarade Hadjer se disent « optimistes » pour la suite des épreuves. Candidates libres, ces deux filles repassent leur bac dans l'espoir de pouvoir étudier la spécialité de leurs rêves. C'est le cas de Sara qui se présente pour la quatrième fois. Etudiantes en anglais à l'UFC de Bouzaréah, ces deux candidates espèrent cette fois-ci décrocher le bac avec mention pour, disent elles, « choisir une branche technique ». C'est à l'école polytechnique d'El Harrach qu'elles comptent poursuivre leurs études l'année prochaine. « D'autant plus que ça ne me gêne pas de suivre les deux branches à la fois », affirme Sara. « J'espère qu'ils n'avanceront pas la moyenne pour pouvoir choisir cette spécialité », note pour sa part Hadjer. Comme Sara et Hadjer, Amina repasse le bac pour la quatrième fois dans l'espoir d'être reçue en pharmacie. « Je suis étudiante en biologie à Bab Ezzouar, mais je n'aime pas trop ma spécialité », avoue-t-elle. Et pour opter pour la spécialité de son rêve, elle s'estime bien partie. « Je compte l'avoir au moins avec un 13 de moyenne », dit elle avec beaucoup d'assurance. Le sujet du jour ? « C'était un peu long, mais j'ai sauté quelques questions qui m'ont parues difficiles pour gagner du temps et avoir le maximum de points », avance-t-elle. 13h20. Mohamed Lamine ainsi que ses quatre camarades de la filière gestion ont dû déjeuner devant le lycée Ibn Nass (place du 1er Mai). « J'ai bien travaillé. Je suis très optimiste quant à décrocher mon bac avec une bonne moyenne », dit il avec certitude. Le rêve du candidat qui a suivi son cursus scolaire au lycée Boudiaf d'Essada (sur les hauteurs d'Alger) est de devenir policier. « Je n'ai pas envie de gaspiller mon temps à la fac », lance Mohamed Lamine. Lamia, près de lui, garde le sourire malgré le fait qu'elle n'a pas bien travaillé. « Hier (dimanche, ndlr), ça n'a pas marché pour moi, surtout en anglais. Pour moi, le sujet était très difficile. Pour ce qui est des mathématiques, c'est vrai que la partie probabilité était facile, mais le sujet sur la fonction était très long », atteste-t-elle. Amina s'excuse pour nous quitter en ironisant : « Je compte avoir au moins une note égale ou supérieure au coefficient de cette matière qui est de 5. » Lycée Arroudj et Kheireddine Barbarous (Fac centrale). Il ne restait que 40 minutes aux candidats pour être au rendez-vous de la deuxième matière du jour, l'histoire-géo. Face à cet établissement (réservé aux scientifiques du nouveau programme) beaucoup de candidats, polycopies à la main, jettent un dernier coup d'œil à leur leçon. Ce n'est pas le cas pour Walid et Ali, qui se sont montré déjà « très satisfaits » des épreuves qu'ils viennent de subir. Pour Walid, les deux sujets étaient très abordables. « C'étaient des sujets jouissifs », estime-t-il. Ali qui suit son cursus scolaire au lycée Mezali Amar (ex-Palais du peuple) passe le bac pour la première fois. Il s'est montré plutôt « passif » quant au choix de la spécialité qu'il compte suivre. « C'est la moyenne qui en décidera », se contente-t-il de dire.