Les yeux sont fixés sur les sujets des examens tandis que la tête est ailleurs. C'est du moins le premier constat qui a été relevé lors de la petite tournée effectuée au niveau de quelques centres d'examen hier à Oran à l'occasion de cette première journée. La rencontre ayant opposé hier l'Algérie à l'Egypte semble avoir accaparé la majeure partie des débats des candidats et de leurs parents hébétés par la programmation de la rencontre Algérie-Egypte le jour même du baccalauréat. Si la fièvre du Bac a gagné toutes les sphères, il n'en demeure pas moins que les candidats de la société ont lié leur sort à celui des Verts. Ainsi, les regards étaient directement braqués sur le stade de Blida. Ce baccalauréat, qui constitue un visa pour l'avenir, est quelque peu occulté par un match de football. Il est loin de rivaliser d'intérêt avec la rencontre décisive d'hier. Cette rencontre semble avoir constitué la majeure partie des soucis des dizaines, voire des milliers de candidats qui n'ont cessé de répéter, comme un seul homme, que l'avenir du pays est tributaire du résultat du match. «Certes, on ne badine pas avec le baccalauréat mais on ne badine pas non plus avec l'honneur de la nation...», disent fièrement plusieurs candidats. Ils sont plusieurs à se mettre dans la peau de leurs aînés en associant leur sort à celui de la rencontre d'hier. Agissant en adolescents mûrs, ils n'ont pas caché leur volonté de sortir dans la rue pour fêter la victoire des Verts sur les Pharaons. «Nous allons fêter notre victoire et tant pis pour le reste...» promettent-ils. Les parents n'ont pas caché leurs appréhensions quant aux répercussions négatives de la programmation du match pendant la période des examens, particulièrement le jour du baccalauréat, d'autant que les adeptes du football sont nombreux à Oran. À peine sortis de la fièvre du Mouloudia, les voilà récidiver avec l'Equine nationale. «Il fallait voir comment mon fils préparait son baccalauréat lorsque le MCO préparait son retour à la D1» a indiqué un sexagénaire rencontré près du lycée Lotfi. Et d'ajouter: «Mon fils a, tout au long du championnat, suivi les mouvements du Mouloudia, oubliant quelque peu ses examens». La rencontre d'hier et bien avant le championnat national où le MCO visait son retour parmi l'élite semble avoir faussé tous les calculs, fort probablement même les prévisions. Sur un autre plan, plus de 12.000 candidats, dont plus de 3900 candidats libres, 39 détenus et 7 non- voyants répartis sur une quarantaine de centres d'examen ont pris part aux épreuves du baccalauréat.