Saisissant l'occasion de la célébration du 5 Juillet par le peuple algérien, le souverain marocain a exprimé au chef de l'Etat sa détermination “à poursuivre l'action commune pour le renforcement des relations de coopération fructueuse et de solidarité agissante dans tous les domaines” entre les deux pays. Occultant carrément le conflit du Sahara occidental, qui continue d'empoisonner les relations algéro-marocaines, Mohammed VI a, dans son message de circonstance, félicité le président Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de l'anniversaire de la proclamation de l'indépendance de l'Algérie. Le souverain chérifien affirme à cette occasion que “le peuple marocain partage avec le peuple algérien les sentiments de fierté en cette glorieuse occasion et se remémore la sincère harmonie et la solidarité spontanée qui les liaient à l'époque de la lutte héroïque pour la liberté et l'indépendance, convaincus qu'ils étaient de la communauté du destin et de l'impératif de l'unité, du regroupement et de l'intégration”. Exprimant au chef de l'Etat “les meilleures félicitations et les vœux sincères de santé, de bonheur et de bien-être, et au peuple algérien voisin et frère les souhaits de davantage de progrès et de prospérité”, le roi du Maroc n'a pas manqué de saluer les acquis importants accomplis par le président Bouteflika au profit du peuple algérien frère, “grâce à sa direction clairvoyante, sur la voie du développement durable, de la réconciliation, de la concorde, de la sécurité, de la stabilité, du progrès et de la prospérité”. Ceci étant, il y a lieu de noter que Mohammed VI n'a pas manqué d'aborder dans son message le dossier de l'Union du Maghreb arabe. Il réaffirmera, ainsi, au chef de l'Etat “sa ferme détermination à poursuivre l'action commune pour le renforcement des relations de coopération fructueuse et de solidarité agissante dans tous les domaines, pour servir les intérêts des peuples marocain et algérien et contribuer à la consolidation de l'Union du Maghreb arabe sur la base de la complémentarité, de l'intégration et du respect des spécificités et des constantes nationales des cinq pays maghrébins, conformément à l'esprit et à l'énoncé du traité historique de Marrakech et le hisser au rang qui lui sied en tant que regroupement important dans son environnement régional et international”. Reste à savoir maintenant s'il s'agit uniquement d'un discours de circonstance ou d'une volonté réelle du souverain alaouite de dépasser le stade du blocage dans lequel se trouvent les relations algéro-marocaines, victimes des développements cycliques du conflit du Sahara occidental. En effet, cette question, sur laquelle les deux parties divergent radicalement, déteint inévitablement depuis plus de trente ans sur les rapports entre Alger et Rabat. Les Marocains continuent de tergiverser en refusant d'appliquer les résolutions onusiennes prévoyant l'organisation d'un référendum d'autodétermination dans l'ancienne colonie espagnole. Rabat ne veut rien savoir et poursuit sa campagne pour son projet d'autonomie alors que le Sahara occidental est classé en tant que dernier cas de décolonisation qui n'a pas encore été réglé. K. ABDELKAMEL