RESUME : Le surveillant général reçoit Mohand, le grand-père de Samir, et lui demande d'intervenir dans son intérêt. Mohand et son fils Fouad se rendent chez eux. Safia les reçoit et leur rappelle qu'ils doivent payer la pension alimentaire. Après, ce sera à Samir de décider s'il partira ou pas. -Je ne veux pas de leur argent, crie Keltoum, une fois qu'elle apprend le but de leur visite. C'est mon fils ! Il ne sera jamais leur fils. Samir restera avec moi ! Safia n'est pas d'accord. - Il faudra bien qu'il retourne auprès des siens. Pas aujourd'hui, mais il viendra le jour où ce sera inévitable. S'ils acceptent de régler les arriérés, cela lui fera des économies pour plus tard ! - On ne veut pas de leur argent, insiste Keltoum. C'est mon fils et rien ni personne ne pourra nous séparer ! Je devine ton intention de le renvoyer ! Cela vous arrangerait car je n'aurais plus aucune raison de rester célibataire ! Vous ne vous débarrasserez pas de nous aussi facilement ! Safia lève les mains au ciel. - Pourquoi lui laisser cet argent ? Ton fils en aura besoin ! Ce n'est pas pour nous ! Mets-toi en tête… - Quoi ? Que je ne sais pas où sont mes intérêts ? l'interrompt Keltoum. Figure-toi que si ! Samir est tout pour moi ! - On ne le sait que trop ! Un jour, toi, tu ne seras rien pour lui ! Keltoum se tourne vers son fils. - Dis-leur que cela n'arrivera pas ! - Je n'en sais rien, répond-il franchement. Parfois je pense à partir. - Tout ça, c'est de leur faute ! crie sa mère. Ils te mettent la pression uniquement pour nous séparer ! - Non, ce ne sont pas eux, rectifie l'adolescent. L'idée vient de moi. Et si tu ne cesses pas de crier, je pars dès ce soir ! - Tu ne peux pas faire ça ! - Qui m'en empêcherait ? La menace est très sérieuse. Ce soir-là, Keltoum s'endort avec une migraine. Le matin, elle peine à se lever. Samir se rend à l'école nullement inquiet. Ce n'est pas la première fois qu'elle souffre de migraine. Dès que la situation lui échappe, elle garde le lit pendant trois ou quatre jours. Safia demande à son fils aîné, Ali, de l'emmener chez le médecin. Elle ne supporte pas de la voir souffrir malgré leurs différends. Elle reste sa fille même si elle ne l'écoute plus depuis longtemps. À la polyclinique du village, Keltoum revoie Fatia. Celle-ci s'affole. - Mais qu'est-ce que tu as ? - Tu devrais me demander qui m'a mise dans cet état ? rectifie Keltoum, au bord des larmes. Son père et son grand-père veulent le récupérer. - Je suis sûre que c'est juste pour les vacances, dit Fatia. Sa femme n'acceptera jamais de le garder définitivement. - Moi, je ne supporterais pas qu'il parte même pour une nuit ! - Non, tu dois penser à le laisser aller chez son père ! Un jour ou l'autre, il aura besoin de lui, la raisonne Fatia. Si tu refuses qu'ils aient un lien, c'est que tu es égoïste ! Et c'est ainsi que tu le perdras ! Plus tard, il risque de te reprocher de ne pas l'avoir encouragé à voir son père et sa famille. Fatia voudrait rester plus longtemps avec elle mais l'infirmière l'appelle. Diabétique depuis peu, chaque semaine, elle vient faire un test chez le médecin. Elle regrette de ne pas pouvoir lui ouvrir les yeux sur l'essentiel. Tout ce qu'elle doit faire, c'est dans l'intérêt de son fils. Même si elle doit en souffrir. ADILA KATIA (À suivre)