RESUME : Keltoum a mauvais caractère. Elle ne supporte pas que son fils la critique. Il la tient pour responsable des tensions qu'il y a à la maison. Elle le gifle. Samir part. Il passe la nuit sur un olivier… Au petit matin, Samir part au CEM sans ses affaires. Il n'a pas envie de rentrer à la maison même si sa grand-mère Safia a ouvert la porte dès l'aube. Depuis la branche d'olivier où il a passé la nuit, il l'a vu chercher dans les alentours puis crier son prénom. Elle doit bien se douter qu'il n'est pas allé très loin. Il a pensé à lui répondre mais dès qu'il a aperçu sa mère, il s'est abstenu. Il lui en veut de le rabaisser ainsi. Il se passerait volontiers de son amour et de ses coups de gueule. Il a grandi avec et il commence à en être las. Sur le chemin de l'école, il tombe sur un groupe de filles. Elles sont plus jeunes que lui et c'est sans honte qu'il leur demande : - L'une de vous n'aurait pas un stylo et un cahier en plus ? - Où sont tes affaires ? répond Djohar, la fille de Fatia. Où as-tu passé la nuit, pour avoir cette mine affreuse ? - Tu poses trop de questions et tu n'as pas répondu à la mienne, rétorque Samir. Alors, l'une de vous peut me dépanner ? - Oui, dit Djohar. Je vais t'en chercher. Je n'habite pas très loin et je suis en avance. Attendez-moi les filles ! - Merci, cours vite ! Lui l'ignore mais elle le connaît et sait qui il est. Elle a déjà vu sa mère. Fatia en la voyant revenir croit qu'elle a oublié quelque chose. Elle l'accueille avec des reproches. - Je t'ai toujours dit de vérifier tes affaires avant de partir ! Où avais-tu la tête ce matin ? - J'ai besoin d'un cahier et d'un stylo pour le fils de ton amie Keltoum. Il est venu sans ses affaires ce matin ! - Que lui est-il arrivé pour qu'il soit sorti sans ses affaires ? s'interroge Fatia. Va ma fille, prête-lui ce dont il peut avoir besoin pour la journée ! Fatia se rappelle avoir un vieux cartable, du temps où elle allait à l'école. Elle retire les livres et les cahiers gardés en souvenir et essuie la poussière avant de le remettre à sa fille. Celle-ci y range un cahier et deux stylos. - Merci, maman… - Dis-lui de passer le bonjour à sa mère ! La pauvre doit être dans tous ses états ! soupire Fatia en la regardant partir. Depuis l'entrée, elle peut apercevoir le fils de Keltoum. Il est grand pour un adolescent. Elle éprouve de la peine pour lui et pour sa mère. Elle est au courant sur tout ce qu'elle endure. - Que Dieu soit avec elle ! J'espère seulement que les problèmes ne le pousseront pas à partir ! En fait, Samir arrive au moment de la fermeture du portail. Il est un des derniers à se faire gronder par le surveillant général. Celui-ci remarque son cartable vide. - Où sont tes affaires ? l'interroge-t-il. - Je n'ai pas passé la nuit à la maison, répond le garçon. Mais demain, je viens avec mes affaires. - Que t'est-il arrivé ? - Rien… Enfin, des problèmes à la maison, avoue le garçon. Mais rien de grave. Vous connaissez ma situation. Le surveillant la connaît en effet. Il le laisse aller en classe mais il envoie une convocation à son grand-père. Il doit discuter avec un membre de sa famille… ADILA KATIA (À suivre)