“La wilaya de Tizi Ouzou est loin d'être dans les normes nationales en matière de couverture sécuritaire”, a déclaré, hier à Tizi Ouzou le patron de la police, M. Ali Tounsi ajoutant toutefois que ce déficit sera pallié maintenant que la police a décidé de procéder au recrutement annuel de 15 000 policiers au lieu des 4 000 à 7 000 que l'institution recrutait jusque-là. Le premier policier du pays n'a donné aucun chiffre précis sur le taux de couverture sécuritaire dans la région, mais les chiffres exposés dans les deux nouvelles sûretés de daïra des Ouacifs et de Maâtkas, qu'il a inaugurées à l'occasion de sa visite dans la région, sont révélateurs à plus d'un titre. Dans la daïra de Maâtkas, pour ne citer que celle-ci, la couverture sécuritaire n'est que de 1 policier pour 856 citoyens, un taux qui ne diffère pas, à vrai dire, de celui de tout le reste du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. Lors d'un point de presse animé à l'issue de sa visite, le directeur général de la police a expliqué qu'au-delà des chiffres, c'est-à-dire du nombre de policiers qui permettra désormais de couvrir l'ensemble du territoire national, la police compte aussi effectuer un saut qualitatif en matière de formation des policiers. “La sélection du futur policier est devenue très sévère, mais celui qui le deviendra sera d'une formation élevée et d'un engagement dévoué à servir la population 24h/24”, a-t-il expliqué tout en soulignant que “la police compte désormais recruter parmi l'élite de la jeunesse”. Interrogé sur la dégradation de la situation sécuritaire dans la wilaya, Ali Tounsi s'est refusé à tout commentaire, et s'est contenté de répondre qu'il est très satisfait de la remarquable cohésion constatée entre les différents corps de sécurité dans cette wilaya. Abordant la question du terrorisme, M. Tounsi dira que “les groupes armés continuent, certes, à frapper spordiquement, mais il ne faut pas croire que quelques bombes par-ci par-là peuvent remettre en cause le processus de paix en Algérie”. Le patron de la police promet à l'occasion d'intensifier davantage, et c'est conformément aux instructions du président de la République, la lutte antiterroriste pour éradiquer les poches du terrorisme encore en activité. Au sujet du statut particulier de la police, Ali Tounsi dira qu'il est entre les mains du gouvernement. Quant à un éventuel syndicat de la police, il expliquera qu'“il faudrait attendre 10 ou 20 ans et on verra”. Samir Leslous