Cent cinq députés se sont inscrits hier pour intervenir au cours des débats autour des amendements de la loi électorale. C'est dire toute l'importance accordée par les parlementaires aux changements intervenus sur la loi électorale. L'opposition frontale à ces amendements est venue des indépendants et du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Mohamed Djemaai, député indépendant de Tébessa, a commencé par conditionner le vote en faveur de l'avant-projet de loi par “un accord avec la commission juridique autour de l'article relatif aux exigences faites aux indépendants”, a-t-il indiqué. “Nous sommes pour l'assainissement de la scène politique et contre le business politique, mais nous nous opposons à la politique d'exclusion de la scène politique où l'on exige aux indépendants 5% des suffrages, soit 82 mille voix à Alger, ce n'est pas possible”, explique-t-il. Le président du groupe parlementaire du RCD, Djamel Ferdjallah, indiquera de son côté que son parti votera contre le texte de loi. Ses arguments sont que ces amendements “partent d'un faux postulat puisqu'ils se réfèrent aux élections de 1997 entachés de fraude où deux partis de la coalition, le FLN et le MSP, ont dénoncé cette fraude et parce que aussi l'arrière-pensée de ces amendements est de reconfigurer le champ politique par le biais d'un artifice juridique pour revenir au système de la pensée unique”, dira Ferdjallah. L'intervention du président du groupe parlementaire du FNA, Arous Saad, a été laconique pour sa part : “Tout le monde sait qu'il y a business dans les listes. Il aurait fallu prendre des dispositions pour qu'il n'y ait pas ce genre de pratique dans l'avenir.” Côté FLN, Abdelkader Kenaï a souhaité qu'il y ait exigence de 7% et pas de 5% des suffrages exprimés simultanément à la possibilité de constitution de pôles politiques. Le député de Médéa expliquera, en outre, que “nous avons pensé que le ministre allait venir avec un texte de loi global en intégrant également le mode de scrutin”. Le ministre de l'Intérieur devra répondre aux préoccupations exprimées par des députés samedi dans l'après-midi, avant de soumettre son texte de loi à l'approbation de la Chambre basse du Parlement. N. M.