L'attitude des députés du RND adoptée avant-hier à l'APN lors de la présentation des amendements de la loi électorale commence à se clarifier. C'est le président du groupe parlementaire de cette formation, Miloud Chorfi, qui expliquera les raisons de l'opposition des députés de son parti aux amendements de la loi électorale proposés par la commission des affaires juridiques et administratives de l'APN. “Nous faisons partie de la même équipe, représentée par l'alliance présidentielle et donc à ce titre-là, nous devions être consultés sur tout amendement concernant l'avant-projet de loi portant révision du régime électoral”, a indiqué Miloud Chorfi, contacté hier par téléphone. Il précisera que “le FLN qui est actuellement président de l'alliance présidentielle ne nous a pas appelés et ne nous a pas consultés autour de ces amendements et pourtant il y a une instance qu'on appelle l'instance de coordination parlementaire de l'alliance présidentielle à l'Assemblée nationale qui a pour fonction de coordonner les positions des trois groupes parlementaires (RND, FLN et MSP) présents à la Chambre basse du Parlement avant l'adoption des textes de loi en plénières”. Aux yeux du président du groupe parlementaire du parti d'Ahmed Ouyahia, “la logique voudrait qu'il y ait une coordination entre les groupes parlementaires de l'alliance présidentielle à l'Assemblée nationale avant d'apporter un quelconque amendement à l'avant-projet de loi modifiant le régime électoral”. D'autant, dit-il, que “les trois chefs de parti de l'alliance présidentielle se sont concertés sur le texte de loi et l'ont approuvé avec ses 5% des électeurs inscrits dans la circonscription électorale s'agissant des parrainages des candidats et ce, avant que le texte de loi ne soit approuvé en Conseil de gouvernement et puis en Conseil des ministres”. Toutefois, le représentant du RND ne dénie pas à la commission juridique, présidée par le député FLN, Messaoud Chihoub, ou aux députés de l'alliance de proposer des amendements. “La commission est souveraine et tout le monde peut faire des amendements et même nous au RND nous pouvions en faire, seulement il aurait fallu encore une fois qu'on soit informé et cela à l'avance et non pas en plénière comme cela a été le cas avant-hier”, note encore notre interlocuteur. C'est pour cette raison que “nous avons refusé de prendre part aux concertations entre les groupes parlementaires lors de la suspension de la séance plénière car tout ceci devait intervenir avant et pas durant la séance publique”, note encore le député de Mascara. Quoiqu'il en soit, l'attitude adoptée par les députés du RND est significative de divergences de points de vue entre ces deux partenaires de l'alliance. Mais même si les trois chefs de parti, engagés avec le gouvernement se sont entendus avec le ministre de l'Intérieur sur le principe des amendements à apporter à la loi électorale, il n'était pas dit que les parlementaires du FLN devaient se priver de le modifier une fois examiné par la commission juridique. Il n'était pas dit non plus que les parlementaires du RND devaient emboîter le pas à ceux du FLN en approuvant leurs amendements après les avoir initialement contestés. N. M.