Les représentants du ministère de l'Enseignement supérieur ont relevé un déficit de 1 200 postes d'enseignement au niveau des universités de l'ouest du pays. La réunion de la conférence régionale des universités de l'ouest, qui s'est tenue jeudi à l'Enset d'Oran avec la participation des recteurs, des directeurs des œuvres universitaires ainsi que plusieurs hauts cadres du ministère de l'Enseignement, a été surtout marquée par une pléthore de chiffres. Cela été une façon d'évaluer les conditions de la prochaine rentrée universitaire 2007-2008, avec comme toujours le seul soucis de “caser les étudiants dans des amphis et dans les cités universitaires”. Ainsi, pour ce qui est des nouveaux bacheliers, soit 278 087 à l'échelle nationale, c'est Oran qui enregistre le taux d'effectif le plus important à l'ouest avec 8 003 nouveaux bacheliers, soit 14,67%. Avec ce flux d'étudiants, se pose pour la plupart des universités et des centres universitaires de l'ouest, l'éternelle problématique de l'accueil des étudiants en termes de places pédagogiques et d'hébergement. Pour ce qui est des places pédagogiques, chaque chef d'établissement fera le point sur sa situation et donnera les offres de places et de formation dont ils disposent et ce, devant le SG du ministère de l'Enseignement supérieur, M. Gherras, qui, à maintes reprises, tel un leitmotiv dira : “Cette année, nous sommes à l'aise.” Le nombre de places pédagogiques à l'ouest a été ainsi évalué à 55 670 avec, encore et toujours pour l'université d'Es Sénia, une situation inique puisque cet établissement prévoit l'affectation de plus de 13 700 bacheliers mais ne propose dans le même temps que 9 200 places pédagogiques. Mais, tous les participants poursuivront obstinément à donner des chiffres de places pédagogiques uniquement sans donner le moindre aperçu sur ce qui doit accompagner systématiquement une place pédagogique, c'est-à-dire, des moyens pédagogiques, des équipements, des bibliothèques et des ouvrages… Par rapport à la situation à l'université d'Es Sénia, le SG du ministère ainsi que le directeur de la formation recommanderont expressément de “rationaliser les espaces pédagogiques” avec la concertation et l'entraide des établissements entre eux mais notamment, il leur sera recommandé : “Il ne faut pas que l'enseignant s'arrête de travailler à 16h, nous sommes le seul pays au monde à pratiquer cela… Il faut que la phase horaire des cours dure jusqu'à 18 heures, cela permettra de faire 5 séances par jour au lieu de 4…”Mais pour cela, il faudra autant revoir tout le système d'organisation des œuvres universitaires avec donc les transports qui devront être assurés au-delà de 18 heures et de décaler aussi l'heure de la restauration en fin de journée. Et là, c'est assurément ce qui sera le plus difficile à faire. Pour ce qui est des enseignants, le directeur des ressources humaines au ministère rappellera qu'à la fin de l'année 2006, il y avait 4 000 postes vacants à l'échelle nationale dont 1 200 à l'Ouest. Des postes qui se doivent d'être comblés à la prochaine rentrée universitaire. Du côté des œuvres universitaires, l'endettement des cités est un problème des plus cruciaux à un point tel que les représentants du ministère et le DG de l'Onou se refuseront à en donner le montant. Nous avons seulement pu apprendre que plus de 5 milliards de DA ont été déboursés pour régler les dettes des exercices 2004-2006 avec cette sentence de M. Gherras : “Le chiffre vous ferrez peur ! en 2007, nous n'avons plus un centime pour assainir la situation.” F. BOUMEDIÈNE