“Il n'y a pas d'honneur dans les discours mégalomaniaques et mensongers, dans la violence, le crime organisé, les reniements, les coups d'Etat et de Jarnac contre les partis autonomes, les syndicats et les associations libres, capables de constituer une société civile garante de l'unité nationale et d'une sortie de crise crédible”, lit-on dans le message adressé, hier, par Hocine Aït Ahmed, président du Front des forces socialistes, à ses élus réunis lors de leur 3e conférences nationale à l'Intht de Tizi Ouzou. Le président du FFS rappelle aux 300 élus locaux que “les collectivités locales et les associations représentatives étant empêchées de tout lien avec le reste du monde, le pays se transforme progressivement en prison à ciel ouvert de tout un peuple qui ne voit d'issue que dans le rejet des élections, dans les émeutes au quotidien, dans l'oubli que procure la drogue, le suicide ou l'exile dans des embarcations de fortune avec au bout, la mort par noyade ou la vie clandestine des sans-papiers”. Noir et sans nuances est le constat dressé par Aït Ahmed pour qui le droit à l'autodétermination est nié à la population, les libertés individuelles et collectives ne sont pas respectées. “Pour éviter tout contre-pouvoir, l'Etat centralisé et policier contrôle le Parlement, la justice et la presse et empêche la société civile de s'organiser de façon indépendante”, écrit-il à l'adresse des élus du FFS devant adopter, pour ce deuxième jour, les résolutions des ateliers tenus la veille. Abordant le pouvoir local, un des thèmes centraux de cette rencontre, le leader souligne que le pouvoir limitait les prérogatives des élus locaux proches de la population, réduisant à néant l'autonomie administrative et financière des collectivités locales. Suggérant à ces élus d'interpeller les autorités et de prendre à témoin l'opinion nationale et internationale, le président du FFS recommande, par ailleurs, de “dénoncer avec vigueur la centralisation du pouvoir et le refus d'accorder une autonomie administrative et financière aux collectivités locales (...) et exiger une réforme nationale de la fiscalité pour permettre aux communes de disposer des moyens suffisants pour faire face aux besoin des populations”. ABDENOUR BOUHIREB