La clôture des travaux de la 3e conférence des élus locaux du FFS hier, à l'INTHT (Institut national des techniques hôtelières) de Tizi Ouzou, a été marquée par le message que Hocine Aït Ahmed a adressé aux élus de son parti et dans lequel il dresse un tableau peu réjouissant du climat politique qui règne dans le pays. Tizi Ouzou. De notre bureau Incarnant l'opposition politique, le leader du FFS s'en prendra, d'emblée, au pouvoir en place en soulignant dans sa lettre que « d'effroyables processus d'expropriation culturelle, économique, politique et sociale ont sévi contre notre société depuis des décennies au profit de l'intime minorité (au pouvoir). Il en est résulté un système de non-droit et de corruption systématique (…), un environnement autoritaire et hostile à toute norme et à toute règle de jeu ». Dans ce contexte, Aït Ahmed, à partir de son asile helvétique, estime qu'« il n'y a pas d'honneur dans les discours mégalomaniaques et mensongers, dans la violence, le crime organisé, les reniements et les coups d'Etat contre les partis autonomes, les syndicats et les associations libres capables de constituer une société civile garante de l'unité nationale et d'une sortie de crise crédible ». Abordant le sujet des collectivités locales, le chef charismatique du FFS souligne : « Les collectivités locales et les associations représentatives étant empêchées de tout lien avec le reste du monde, le pays se transforme progressivement en prison à ciel ouvert de tout un peuple qui ne voit d'issue que dans le rejet d'élections, dans les émeutes au quotidien, dans l'oubli que procure la drogue, le suicide ou l'exil dans des embarcations de fortune, avec au bout la mort par noyade ou la vie clandestine des sans-papiers. » Sur sa lancée, Aït Ahmed ajoute que « pour éviter tout contre-pouvoir, l'Etat centralisé et policier contrôle le Parlement, la justice et empêche la société civile de s'organiser de façon indépendante (…). Il (le pouvoir) limite les prérogatives des élus locaux proches des populations, réduisant à néant l'autonomie administrative et financière des collectivités locales. Pour contenter ses partenaires occidentaux, il se drape d'une façade démocratique avec un Parlement illégitime conçu par la fraude (…) ». Avant de conclure sa missive, le leader du FFS a énuméré une série de recommandations qui, d'ailleurs, ont été reprises dans les rapports des ateliers ayant eu à débattre des questions de l'autonomie et de la démocratie locales, du développement local et de la coopération intercommunale. Parmi les recommandations en question, l'on citera, entre autres, la décentralisation des pouvoirs, l'autonomie administrative et financière des collectivités locales, la réforme de la fiscalité locale ainsi que la réforme « des procédures administratives très lourdes pour la mobilisation des ressources ainsi que les interférences constantes de l'administration dans la gestion des élus ».