Une nouvelle vague de harragas, à bord d'une trentaine d'embarcations de pêche, a pris le large, tôt dans la matinée de lundi dernier, dans une tentative collective de regagner l'autre rive de la Méditerranée, plus précisément l'île de la Sardaigne (Italie). C'est du moins ce que de nombreux habitants du quartier côtier de Sidi-Salem, dans la daïra d'El-Bouni (Annaba), ont signalé aux services de sécurité. Le départ de ces embarcations, à bord desquelles l'on dénombre plus d'une centaine de harragas, avait eu lieu à partir des plages d'échouage des cités de Seybouse et Sidi-Salem, dans la daïra d'El-Bouni, selon nos sources, qui précisent à ce propos que chaque embarcation avait à son bord entre deux et quatre clandestins. Mieux encore, les habitants de ces deux cités révèlent, dans ce contexte, que depuis la vague de chaleur qui sévit à Annaba, l'on assiste pratiquement chaque soirée à des départs d'immigrants clandestins à partir de ces deux plages. Ce véritable voyage collectif organisé n'est par le premier du genre qu'a connu la Coquette. Dans la soirée du 31 décembre 2006, une manifestation similaire avait eu lieu à partir de cette même plage où quelque 25 embarcations avaient pris, pourtant dans des conditions climatiques défavorables, la mer pour rejoindre l'autre rive de la Méditerranée. Ainsi, le phénomène de l'immigration clandestine à partir des plages de Annaba bat son plein, depuis le début de l'été. Le problème de l'immigration clandestine très connu à l'Ouest commence à se poser sérieusement à l'est du pays. Chaque semaine, voire chaque jour, le phénomène des harragas, résultat, aux yeux de la population locale, de la malvie et du désespoir surtout des jeunes et moins jeunes, prend de l'ampleur et a atteint, ces derniers jours, des proportions alarmantes. Aujourd'hui plus que jamais, la fièvre d'el-harga s'empare carrément de nombreux jeunes de la Coquette. Il faut savoir qu'une centaine de clandestins, tous originaires de Annaba, n'ont pas donné signe de vie depuis déjà plusieurs mois. Tous les harragas arrêtés depuis le mois de janvier dernier grâce aux opérations planifiées dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, par les éléments du groupement territorial des garde-côtes de la wilaya de Annaba, sur un total d'environ 200, sont originaires de Annaba. B. BADIS