La participation du Front des forces socialistes (FFS) aux prochaines élections locales se précise. La tendance générale au sein de ce parti penche en faveur de cette option. C'est ce qu'a laissé entendre son premier secrétaire, Karim Tabbou. S'exprimant lors d'un point de presse animé hier à Alger, en marge des travaux de la conférence d'audit du parti, l'orateur affirme toutefois que la question sera soumise à débat au niveau des instances du parti dans les jours à venir. La participation du parti de Hocine Aït Ahmed à cette échéance n'est pas surprenante, d'autant que, rappelons-le, les responsables du FFS ont déjà « exprimé leur détermination à ne pas céder le pouvoir local (APC et APW) ». Revenant sur la conférence nationale d'audit, dont les travaux ont commencé jeudi matin et ont été clôturés dans la soirée d'hier, M. Tabbou précise que cette échéance est « importante » en prévision du 4e congrès du parti devant se tenir les 4, 5 et 6 septembre prochain. « L'audit est nécessaire. Il permet l'évaluation du degré de réalisation des résolutions du 3e congrès », souligne-t-il. Les participants à cette rencontre, précise encore M. Tabbou, « avaient abordé plusieurs questions se rapportant à la révision des statuts du parti, à l'évaluation du mandat local, à l'ouverture vers la société et la question de la dissidence et le départ de plusieurs cadres ». En effet, huit ateliers ont été mis en place et ont travaillé durant ces deux journées sur ces questions. La conférence d'audit a, estime-t-il, « réalisé d'ores et déjà une certaine ouverture du parti vers la société, puisque 25% des participants à cette réunion sont des représentants de la société civile (notamment des syndicalistes) ». « Ces derniers auront l'occasion de proposer et suivre de près l'application des réformes », explique-t-il. L'audit, note-t-il lors de son allocution d'ouverture des travaux de cette conférence, est une étape décisive dans la vie du parti. Pour M. Tabbou, « le FFS est le premier parti qui ose faire un audit transparent et démocratique qui renforcera le crédit national et international de notre parti ». « Nous tenons une conférence d'audit national qui préparera un congrès d'une importance exceptionnelle pour le parti et le pays », a-t-il ajouté. Le 4e congrès du FFS, lance-t-il encore, « sera une fête ». Les travaux de cette première échéance statutaire du FFS se sont déroulés à la lumière des orientations données par Mohand Amokrane Chérifi, expert en audit auprès des Nations unies et militant du FFS. Pour M. Chérifi, l'audit d'un parti politique est une occasion « pour l'évaluation de ses objectifs et de ses moyens ». « Ce processus d'évaluation ne vise aucunement à sanctionner des militants, mais il doit au contraire les renforcer », a-t-il expliqué. Cette évaluation concernera « les mandats des élus du parti, les moyens, la communication du parti ». L'expert a invité aussi les participants à analyser la question « des dissidences et le départ de plusieurs cadres du parti ». « Comment est-il possible qu'un cadre formé par le parti puisse le quitter et entamer des actions visant à le détruire ? Ce n'est pas un simple problème, mais une question sérieuse qui mérite d'être étudiée minutieusement », déclare-t-il. Il suggère également aux cadres et militants du FFS d'engager une réflexion autour des statuts du parti et du fonctionnement de ces instances. « Il faut que chaque recommandation soit accompagnée de mode opératoire », a-t-il insisté.