“Les violences horribles dominent la vie de millions de gens ordinaires en Irak et masquent une grave crise humanitaire, due elle aussi à l'impact de la guerre. Cette autre type de crise évolue lentement”, d'après un rapport de 45 pages rendu hier par les ONG Oxfam et autres organisations non gouvernementales irakiennes et internationales. Le texte appelle la communauté internationale à “relever le défi humanitaire” pour “huit millions de personnes qui ont un besoin urgent d'aide”. “Ce chiffre comprend quatre millions de personnes qui ne sont pas nourries régulièrement et ont besoin de différentes sortes d'aides humanitaires”, ainsi que plus de deux millions de déplacés dans le pays et plus de deux millions de réfugiés, ajoute le rapport. Selon le document, “43% des Irakiens souffrent de pauvreté absolue”. “Les enfants sont les plus atteints par ce déclin du niveau de vie” et leur “niveau de malnutrition est passé de 19% avant l'invasion dirigée par les Etats-Unis en 2003 à 28% aujourd'hui”, dit-il. Il souligne que les Irakiens souffrent de plus en plus d'un manque de nourriture, d'abris, d'eau, de sanitaires, de soins médicaux, d'éducation et de travail. “En dépit des contraintes engendrées par la violence, le gouvernement irakien, les Nations unies et les donateurs internationaux peuvent faire davantage pour offrir une assistance humanitaire afin de réduire les souffrances inutiles”, souligne le rapport. “Si les besoins essentiels sont négligés, cela déstabilisera encore plus le pays”, d'après le rapport. Oxfam et les autres ONG reprochent à la communauté internationale d'avoir quelque peu oublié la population dans son effort en faveur de l'Irak. Les ONG s'inquiètent aussi d'un exode des cerveaux qui pénalise des services publics déjà insuffisants, notant que “des milliers de personnels de la santé, des enseignants, des ingénieurs hydrauliques et autres cadres ont dû quitter le pays”. Djazia Safta/Agences