Le secteur enregistre cependant une croissance : un chiffre d'affaires de 17 milliards de dinars contre 12 milliards de dinars durant la même période de l'année dernière. Ce résultat reste insuffisant au regard du potentiel de la branche. Le secteur des assurances a réalisé durant le 1er trimestre de l'année en cours un chiffre d'affaires (CA) de 17,2 milliards de DA, contre 12,5 milliards de DA à la même période en 2006. Il a atteint ainsi une évolution de 37,6%. Ce résultat est favorisé par les grands projets lancés, les contrats d'ingénierie et le transport ayant fait l'objet de couverture en assurances. L'automobile détient la part du lion avec un CA de 7,3 milliards de DA, soit en hausse de près de 13%. Les experts expliquent cette progression par les garanties facultatives qui peuvent dépasser 80% du marché automobile. L'amélioration des offres en matière de limites de garantie en dommages et collisions et en tous risques est aussi en partie à l'origine de cette hausse. Vient ensuite la branche Assurance Iard (ensemble de branches hétérogènes) avec un CA de 6,6 milliards de DA avec un taux de croissance de 72%. Elle a contribué de 60% à la production additionnelle du 1er trimestre. Cela est dû aux nouvelles affaires souscrites en risques industriels et surtout à la forte activité dans le domaine de la construction. L'on peut citer l'autoroute Est-ouest, le métro d'Alger et le tramway. Certaines compagnies publiques ont, en outre, commencé à diversifier leur portefeuille notamment en risques industriels. La branche des transports a concrétisé, selon les experts du conseil national des assurances (CNA) qui ont animé une conférence de presse hier, une croissance de 84% avec un CA de plus de 2 milliards de DA, soit une part de marché de 12% et une contribution de 20% à la hausse globale de la production. L'assurance des facultés maritimes à travers l'importation de matériels et équipements de réalisation de l'autoroute Est-ouest est la raison qui a justifié cette évolution. L'assurance agricole a enregistré une croissance de 29% et un CA de plus de 145 millions de DA grâce à la commercialisation de nouveaux produits d'assurance en production végétale, aux crédits de financement de la filière pomme de terre. La hausse a également touché l'assurance de personnes. Elle est de 5% avec un CA de plus de 900 millions de DA. Enfin, l'évolution estimée à 153% de l'assurance crédit-caution est encouragée par le crédit à la consommation qui est l'œuvre des banques privées. Par ailleurs, le marché des assurances a été caractérisé par une domination des entreprises publiques dont la SAA, la Caat, la Caar et la CNMA qui détiennent 67% des parts de marché. Elles ont cédé du terrain, soit 5% de parts au profit de nouvelles compagnies qui ont obtenu 33% de la production globale du trimestre. Sur un autre registre, le CNA, de la bouche de son secrétaire permanent, M. Abdelmadjid Messaoudi, a procédé à la réduction des membres de son conseil. Ainsi, les représentants des ministères des transports et de l'agriculture ne font plus partie du conseil. M. Messaoudi a évoqué aussi les protocoles d'accord ayant trait aux modalités d'organisation des relations entre banques et assurances. Il a annoncé que deux enquêtes sont en cours actuellement. L'une porte sur les délais d'indemnisation des risques automobile et les raisons des retards. L'autre concerne la perception des assurances des catastrophes naturelles. Au cours de son intervention, le représentant de la SAA a indiqué que le nombre de contrats d'assurances pour catastrophes naturelles, effectué par sa compagnie pour les habitations, les commerces et les industries en 2006, est de 206 000. Pour les habitations seules, plus de 172 000 contrats ont été signés. Ainsi, la SAA détient, selon lui, 45% des parts de marché sur un total de 400 000 habitations et commerces assurés pour catastrophes naturelles. Badreddine KHRIS