Coup d'éclat à la poste d'Hussein-Dey, l'une des plus cotées d'Algérie. L'incident survenu lors à la dernière visite d'inspection de Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, n'a pas fini de faire parler de lui. Les travailleurs de ladite poste, par le biais de leur syndicat, n'ont pas manqué de s'insurger contre les propos avancés par Mme Ghania Houadria, DG d'Algérie Poste, interpellée par le ministre pour s'expliquer sur les anomalies et prendre les mesures qui s'imposent. Celle-ci avait alors crié au sabotage pointant un doigt accusateur vers “certains éléments” de la poste d'Hussein-Dey qui “ont voulu nuire volontairement au receveur”. Mme Houadria avait alors assuré de la constitution d'une commission d'enquête qui devra identifier les “incriminés” et situer les responsabilités. “Le réseau a été volontairement interrompu coïncidant avec la visite attendue du ministre et dès son départ, il s'est remis en marche sans même l'intervention des techniciens. C'est évident que c'est un sabotage local”, a-t-elle soutenu en arrivant à l'annexe de la poste de Hydra. Une explication très mal digérée par le personnel de cette poste. “Nous refusons catégoriquement d'être le bouc émissaire”, ont déclaré les responsables du syndicat qui se sont adressés hier à la rédaction. “S'il faut tenir informé le citoyen, disons-lui la vérité telle qu'elle est”, ont-ils martelé, exhibant une correspondance adressée au ministre signée par 80% du personnel constitué de 104 travailleurs dans l'une des plus grandes postes et des plus fréquentées de la capitale. Mais au grand dam des clients, le service laisse à désirer, selon les témoignages recueillis lors de la visite du ministre. “La théorie du complot du syndicat local cache une très mauvaise appréciation de la situation, elle a d'ailleurs été qualifiée de “trouvaille” par la presse et ne convainc pas l'opinion publique”, lit-on sur le document transmis au ministre par le syndicat qui a déploré l'attitude de leurs responsables. “Les règles élémentaires de la responsabilité auraient dû amener les responsables d'Algérie Poste à s'abstenir de faire dans les conclusions hâtives. Ils auraient dû attendre les conclusions de l'enquête promise, ils auraient dû aussi faire marque de respect à l'égard de l'intégrité morale des employés. Les accusations gratuites, faites dans la précipitation, constituent une grave dérive à notre sens et la désignation de bouc émissaire”, écrit le syndicat qui a assuré que jusqu'à présent, aucune enquête n'est en cours. “Nous refusons que notre intégrité soit remise en cause… Nous ne sommes pas responsables des imperfections techniques qui, du reste, ne sont pas propres à la poste d'Hussein-Dey, mais c'est plutôt un problème national”. Nabila Saïdoun