La plaidoirie d'un des avocats de la défense dans le procès du séisme de Boumerdès aura été durement ressentie par l'ambassade d'Ukraine à Alger. Plus particulièrement quand les comptes rendus des journaux nationaux se sont appesantis, le 25 juillet 2007, à grands renforts de titres à la une sur une digression de la robe noire à propos du “fer importé d'Ukraine qui serait fortement imprégné de carbone et irradié”. Plaidant en faveur de ses clients accusés dans le procès du séisme de mai 2003 de Boumerdès, Me Sahraoui s'interrogea sur le contrôle des matériaux de construction d'importation utilisés dans la construction des immeubles qui se sont effondrés, suite au tremblement de terre. Une interrogation qui va impliquer les ministères du Commerce et de l'Habitat et de l'Urbanisme, qu'il accusa alors, d'avoir failli quand il soulignait que “le fer importé d'Ukraine était fortement imprégné de carbone (matière corrosive) et irradié”. Dans un communiqué adressé, hier, aux différents organes de la presse nationale, le chargé d'affaires de l'ambassade d'Ukraine à Alger, A. Biletskyl, signera un net démenti sur ce qu'il considère “une information notoirement fausse” en reprochant aux journaux nationaux qui l'ont rapportée “l'usage de faits déformés et retirés de leur contexte”. Non sans en souligner la récurrence en précisant toute l'attention qui lui est accordée par l'ambassade d'Ukraine, précisant que cette dernière a toujours réagi, “démontrant à chaque fois la non-authenticité des faits rapportés” à travers la publication de démentis. Le communiqué qualifiera l'irradiation éventuelle des marchandises ukrainiennes (métaux et céréales) de “mythe” en faisant le parallèle avec le “terrorisme international” dont l'Algérie contemporaine est accusée par certains médias occidentaux d'en être le centre. Ceci pour mieux souligner “l'absurdité” de telles informations, dont la publication, selon l'attaché d'affaires, porte préjudice au développement des relations bilatérales entre l'Algérie et l'Ukraine. Appelant en renfort, les organismes officiels algériens chargés du contrôle des marchandises importées de l'étranger, et surtout en soulignant que les produits sortants de l'Ukraine à destination de l'Algérie sont soumis à 3 contrôles indépendants les uns des autres au minimum, le rédacteur du communiqué affirme que depuis l'ouverture de l'ambassade d'Ukraine à Alger, “aucun fait n'est venu établir que le fer importé est irradié”. À ce propos, le document expliquera qu'un premier contrôle intervient au niveau de l'usine productrice et un second au niveau du port Ukrainien d'expédition, avant le chargement du produit. Enfin un troisième contrôle, devait-il ajouter, est effectué par les instances officielles algériennes avant le débarquement de ce même produit. Prenant à témoin ces instances officielles, l'ambassade d'Ukraine compte ainsi saisir les ministères algériens concernés, pour que ces derniers confirment de manière officielle, le “bien-fondé” des informations contenues dans le présent communiqué. D'autres arguments sont avancés par le rédacteur du communiqué pour plaider la cause de son pays, particulièrement ceux tendant à démontrer la confiance des autorités algériennes dans les produits importés d'Ukraine. En effet, M. A. Biletskyl relève en ce sens que son pays est très présent sur le marché algérien et reste pour l'Algérie un important fournisseur en céréales, en lait en poudre et en métaux ferrugineux. Il en voudra pour preuve le fait qu'“en 2007, le quart des importations algériennes de ce dernier produit vient d'Ukraine”. “L'Ukraine est un pays exportateur connu dans le monde entier”, lit-on, dans le communiqué qui met en exergue le volume de ses exportations estimées pour un montant de 38 milliards de dollars. Dans le détail, le communiqué fait état de 12,6 milliards de dollars de marchandises exportées vers l'Europe et 2,4 milliards exportées vers les pays d'Afrique. Dans le chapitre des exportations ukrainiennes de métaux ferrugineux, le communiqué fait valoir en 2006 un montant de 15,4 milliards de dollars. Quant au volet céréales, c'est un montant de 1,3 milliard de dollars d'exportation qui est mis en avant. Dans la foulée, le communiqué soulignera que l'Ukraine est également un pays exportateur de véhicules, d'équipements mécaniques et électroniques ainsi que de produits de l'industrie chimique. Ceci pour signifier ensuite que les produits importés d'Ukraine par l'Algérie reste très compétitifs sur les marchés internationaux. L'attaché d'affaires terminera son exposé sur le crédit dont jouit son pays au plan international en estimant que les dernières publications autour du fer importé d'Ukraine sont “humiliantes”. D'autant plus qu'elles font accroire, au peuple algérien devait-il ajouter, que l'Ukraine est un pays a priori incapable de soutenir la comparaison dans le contexte international en termes de production et d'exportation. Pour rétablir ces vérités, l'ambassade d'Ukraine à Alger informe les organes de la presse nationale qu'elle se propose “d'organiser une rencontre avec la participation des représentants des organismes algériens officiels” pour jeter les bases d'une coopération fructueuse à l'avenir. Zahir Benmostepha