Le Premier ministre irakien Nouri El-Maliki a refusé la démission des six ministres sunnites du Front de la Concorde nationale, présentée mercredi sur fond de profonds désaccords au sein de la coalition gouvernementale, a annoncé hier un porte-parole de son bureau. M. Maliki, un chiite, a rencontré hier le président irakien Jalal Talabani (kurde) et le vice-président Adel Abdel Mahdi (chiite), selon une déclaration audio. Mais si les trois hommes ont décidé de travailler à la réintégration des dirigeants sunnites au sein de la fragile coalition, l'autre vice-président, le sunnite Tarek El-Hachemi, n'était pas présent à cette réunion. “La position du Premier ministre est qu'il refuse d'accepter ces démissions. C'est une bonne chose et la porte est ouverte aux discussions sur le sujet”, a commenté Abdel Mahdi, dans cette déclaration enregistrée à l'issue de la rencontre.Mercredi, le Front de la Concorde nationale, le principal bloc sunnite au parlement irakien avec 44 des 275 sièges, avait annoncé que ses six ministres avaient présenté leur démission à l'issue d'un mois de désaccord avec le Premier ministre. Les six ministres boycottaient, depuis fin juin, les réunions du gouvernement et avaient posé un ultimatum d'une semaine au gouvernement pour répondre à leurs exigences. Le bloc réclame du cabinet qu'il mette fin aux raids et campagnes d'arrestations menés, selon lui, par des miliciens chiites alliés à la coalition gouvernementale dans les localités et quartiers sunnites. “Nous sommes d'accord pour faire des efforts afin d'obtenir le soutien du Front et de nous attaquer aux problèmes que nous pouvons résoudre, sans toutefois satisfaire toutes leurs exigences”, a déclaré de son côté M. Maliki. M. Talabani a indiqué, pour sa part, qu'il espérait qu'une rencontre aurait lieu plus tard dans la semaine entre lui-même et MM. Maliki, Abdel Madhi, Hachémi et Massoud Barzani, le président de la région autonome du Kurdistan, afin de trouver une solution politique. Un militaire américain condamné à 110 ans de prison pour viol et meurtres Un soldat américain a été condamné à une peine de 110 ans de prison pour avoir violé et tué une jeune Irakienne de 14 ans après avoir assassiné sa famille, a annoncé samedi l'armée américaine. “Le soldat de première classe Jesse Spielman a été condamné à 110 ans de prison avec possibilité de libération conditionnelle pour son implication en mars 2006 dans le viol d'une jeune Irakienne âgée de 14 ans et les assassinats de celle-ci et de trois membres de sa famille”, indique un communiqué de l'armée. Jesse Spielman avait été reconnu coupable pour ces crimes, vendredi soir, par une cour martiale à Fort Campbell, dans le Kentucky. Après une semaine de procès, les jurés militaires avaient considéré que Jesse Spielman avait pleinement participé à l'équipée sauvage au cours de laquelle plusieurs soldats américains, membres de la prestigieuse 101e division aéroportée, ont assassiné un père de famille, sa femme et sa fille de 6 ans, avant de violer et de tuer sa fille de 14 ans, Abeer Kassem Hamza El-Janabi, une nuit de mars 2006 à Mahmoudiyah, à 30 km au sud de Bagdad. Le quadruple meurtre, d'abord attribué à des milices irakiennes, a soulevé l'indignation en Irak et aux Etats-Unis quand il a été révélé trois mois plus tard, à l'occasion d'un “débriefing sur le stress au combat”. Trois soldats avaient déjà plaidé coupable dans cette affaire, mais aucun d'eux n'avait présenté Jesse Spielman comme un acteur important du crime. R. I./Agences