Plus de huit mois après son approbation par le collectif des travailleurs et son installation officielle par les instances de l'UGTA, le conseil syndical des travailleurs de la CCLS d'El Hadjar (wilaya de Annaba) n'arrive pas à se faire valoir auprès de la direction de cette unité. Pire, cette dernière aura pris sur elle de ne reconnaître comme partenaires sociaux que les représentants des travailleurs issus de l'ancienne organisation, en contradiction totale avec les lois en vigueur. Poussant le zèle à son paroxysme, le directeur de la coopérative avait pris la décision de licencier sans indemnités ni préavis le secrétaire général de la section syndicale UGTA et de suspendre deux des collègues de ce dernier de leurs fonctions en mars dernier. Une décision qui avait provoqué le courroux des 241 travailleurs rangés aux côtés des syndicalistes évincés arbitrairement. Des sit-in de protestation et un mouvement de grève avaient été organisés par ces derniers en décembre 2006 et en mars 2007 en témoignage de solidarité avec leurs représentants élus. L'attitude intransigeante du directeur a été également énergiquement dénoncée par les plus hautes instances de la Fédération nationale des travailleurs du secteur agricole, la puissante FNTSA et l'Union nationale des paysans algériens dont cette organisation syndicale est issue. Ces dernières ont multiplié les tentatives de conciliation entre la direction de la CCLS et les élus concernés. En vain. Ils menacent aujourd'hui de faire appliquer la loi dans toute sa rigueur à l'encontre du directeur. Ceci en rappelant que les seuls syndicalistes représentatifs du collectif des travailleurs sont ceux qui sont en droit de se prévaloir du contenu de la loi 14/90 relative à l'exercice du droit syndical et en prévenant contre toute interférence de la part d'“individus qui ne seraient pas mandatés légalement par la hiérarchie syndicale pour le renouvellement des sections”. Allusion faite à l'ancienne composante du syndicat d'entreprise OAIC qui n'accepterait pas de se démettre de cette activité malgré le désaveu de la base ouvrière. L'inspection du Travail, interpellée par les syndicalistes empêchés d'exercice, a, de son côté, “constaté et signalé à la hiérarchie le déni de droit et l'abus d'autorité dont s'est rendu coupable le directeur de la coopérative”. Nous apprenons par ailleurs que les travailleurs de la CCLS d'El Hadjar se mobiliseraient pour entreprendre un autre mouvement de protestation dans le but d'alerter l'opinion publique sur les dépassements caractérisés du directeur et sur le mutisme de la direction générale de la CCLS devant ces agissements démobilisateurs. De notre côté, nous avons essayé de recueillir le point de vue du responsable concerné sur cette situation. En vain. Celui-ci s'est refusé de tout commentaire. A. ALLIA