La 17e édition du tour d'Algérie de cyclisme, entamée dimanche à Annaba sous les auspices du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Boubekeur Benbouzid, est la plus faible du point de vue de la participation étrangère et nationale que cette épreuve ait connu. Les coureurs de sept équipes : quatre clubs locaux et trois sélections étrangères : Tunisie, Maroc et le Sénégal composent le peloton de cette édition qui se déroulera sur plus de 1 000 kilomètres, soit également l'un des plus longs tours cyclistes jamais organisé chez nous. Cette compétition, qui est restée en veilleuse durant plusieurs saisons sportives en raison des conditions sécuritaires est revenue sur la scène sportive, il y a quatre années et tout le monde avait applaudi la louable initiative prise avec beaucoup de courage par les responsables de la Fédération qui voulaient, par la relance de cette compétition, redynamiser les équipes nationales dont les éléments ne pouvaient plus défendre honorablement les couleurs nationales comme le faisaient très bien leurs aînés notamment sur le plan continental ou ils avaient arraché plusieurs titres et médailles. L'édition de l'an 2 000, qui avait connu un succès relatif en raison notamment de son absence durant plus d'une dizaine d'années, a suscité chez de nombreux adeptes un espoir de revoir le tour d'Algérie renaître de ses cendres et reprendre la place qui est la sienne sur le plan continental et même international. Mais tous les efforts de l'équipe dirigeante d'alors n'était que peine perdue et le tour qui, au lieu de gagner en grandeur, a tout perdu surtout sur le plan de l'audience et peu d'équipes osent se déplacer pour y participer. Même les sélections des pays dit “amis” ne veulent plus venir et “la campagne de charme” tentée par des responsables de la Fédération en direction de dirigeants de clubs étrangers, Français notamment, pour venir participer est restée lettre morte, puisque après les jours de tourisme gratuits ponctués par des cadeaux et autres présents, les soit-disant dirigeants, qui était sensés engager leurs formations dans les tours à venir se sont éclipsés pour ne plus se manifester. La 15e édition de ce tour, sérieusement chamboulée par les tragiques évènements de la Kabylie de 2001, a été une véritable catastrophe en matière d'organisation tant les conditions d'hébergement dans certaines villes étapes, pour ne pas dire toutes ont été indignes de sportifs. Ces conditions et autres aspects de l'organisation avaient alors poussé le président de la Fédération à menacer de ne plus organiser cette compétition nationale. “Ce n'est pas mon tour ni celui de la Fédération mais celui de toute l'Algérie” avait-il dit à maintes reprises. Pour tenter d'échapper aux conditions difficiles d'organisation, la Fédération a préféré isoler le tour au sud du pays, soit loin des regards et des commentaires. La compétition qui a fait quelque heureux n'a eu malheureusement aucun impact médiatique ni intérêt des responsables politiques, alors que la Fédération avait l'impression de vouloir en finir avec ce fardeau qui commence à peser très lourd sur ses épaules. Dans les coulisses, beaucoup de membres de la famille de la petite reine s'étaient élevés pour dénoncer l'isolement du tour d'Algérie qui, jadis attirait les vedettes du cyclisme mondial dont certaines venaient participer en prévision de grandes compétitions comme les jeux olympiques. Les frères Hamza, actuellement out par la volonté de certains responsables de la Fédération, Sebti Benzine, Mohamed Mir, Mehdi Aziz et autres Abdelkader Reguigui gardent certainement encore les images vivaces des belles empoignades contre les ténors polonais, russes, allemands et autres italiens dans des étapes pleines de suspense, tant la participation était nombreuse et de qualité. Sur la ligne du départ à Annaba, ils n'étaient vraiment pas nombreux les cyclistes venus participer à ce 17e tour (54 coureurs) et sous d'autres cieux la compétition aurait été tout simplement reportée ou annulée. Les frais importants occasionnés, les désagréments causés sur le long du parcours notamment pour les usagers des routes nationales que traversera la caravane ne sont pas du niveau du maigre peloton de cette édition dont les accompagnateurs seront une nouvelle fois plus nombreux que les coureurs. Des observateurs n'ont pas hésité à dire qu'il faut dépasser “la politique de prestige qui ne mène nulle part et qu'il fallait réserver tout cet argent pour assurer un meilleur développement de la discipline”. Cet argent pouvait aussi contribuer dans le perfectionnement de nos internationaux qui manquent visiblement de compétition et de confrontations internationales :“je pense qu'il était plus judicieux d'envoyer nos cyclistes dans d'autres tours plus élevés” nous avait précisé un ancien dirigeant de club. Contre des cyclistes plus forts et mieux préparés, les coéquipiers de Fares Allik gagneront beaucoup et l'exemple des coureurs égyptiens dont les éléments se préparent dans les tours européens avant de venir dominer aisément les Africains, est là pour démontrer que le développement ne passe pas obligatoirement par un tour cycliste, national soit-il. M. A. Allik remporte la deuxième étape Skikda-Jijel, la deuxième étape de la 17e édition du traditionnel Tour d'Algérie de cyclisme, longue de 153 km, a été remportée haut la main par le sociétaire du MCA, Farès Allik, parcourue en 4h 3' 33'' secondes, suivie du Tunisien Aymen Belhassine et de Merabet Chérif (USPC Oran). Arrivée aux environs de 13h15, devant le siège de l'APC de Jijel, la caravane a trouvé une foule nombreuse et l'ensemble des autorités locales. Concernant le classement générale, Aymen Belhassine de l'équipe A de la Tunisie a reprit le maillot jaune avec un temps de 6h 58' 19'', suivi de Merabet Chérif d'Oran et du Marocain Djelloul Adil avec, respectivement, le même chronos. Aujourd'hui, à 9h, les coureurs prendront le départ de la 3e étape, Jijel-Sétif, longue de 140 km. Ils emprunteront, pour la circonstance, la route de la corniche jijélienne. S. E. Abdi