L'usine russe dans l'Oural a déjà commencé la fabrication de la commande algérienne. L'usine russe d'optique et de mécanique dans l'Oural, chargée de la fabrication de la commande algérienne en armement, a commencé son travail il y a quelques jours, selon l'agence russe Inferfax. Cette usine, ajoute la source, doit fabriquer l'équipement optique-électronique des avions Soukhoï-30 et avions de combat Mig 29. Près de 50 Mig-29 seront prochainement fournis à l'Algérie. Les relations entre l'Algérie et la Russie n'ont donc jamais été aussi denses comme elles le sont aujourd'hui. L'accord conclu entre les deux pays, lié à la vente d'armes russes d'une valeur de 3,5 milliards de dollars, lors de la visite du président russe Vladimir Poutine en Algérie, le 10 mars, traduit cette embellie des rapports. Il faut dire également que notre pays est en passe de devenir la première puissance militaire du Maghreb. Une source du ministère de la Défense citée par l'agence russe Inferfax, a estimé à 500 millions de dollars les contrats signés lors de la visite du président russe en sus de l'achat d'avions Mig-29 déjà partiellement négocié pour un montant de 1,5 milliard de dollars. «Jusqu'à présent, l'Algérie représentait 3% des exportations russes d'armement», soutient la même source. Le président russe Vladimir Poutine, lors de sa visite en Algérie, faut-il le rappeler, avait annoncé l'effacement de l'ensemble de la dette algérienne envers son pays, estimée à 4,7 milliards de dollars. En échange, notre pays s'est engagé à acheter des avions de combat russes. «L'Algérie s'est engagée à acheter à la Russie des biens et services au moins équivalents à celle-ci, qui représente 29% de la dette totale extérieure algérienne», indique le document signé par les chefs de la diplomatie russe et algérienne Sergueï Lavrov et Mohammed Bedjaoui. Le directeur général du constructeur aéronautique Mig, Alexeï Fedorov, a, pour sa part, annoncé à la télévision russe la signature de contrats de livraison d'avions de combat pour plus de 3,5 milliards de dollars. «Je ne trahirai pas un grand secret si je dis qu'on a signé un paquet important de contrats pour des avions, des Su-30 MK, des Mig-29 SMT et des Yak-130», avait dit M.Fedorov depuis Alger. Il avait précisé à l'agence Itar-Tass que ces contrats portaient sur les trois derniers mois et que les premiers avions de chasse Mig-29 SMT seraient livrés dès cette année à l'Algérie, dont l'armement est à 85% soviétique ou russe. Les autorités algériennes devraient, selon la télévision russe, recevoir tous les armements dont elles ont besoin d'ici quatre ans. Sergueï Tchemezov, le patron de la société d'armement Rosoboronexport, a, lui, affirmé que «des contrats d'un montant de 7,5 milliards de dollars ont été conclus ces trois derniers mois pour tous les types d'armement», selon Itar-Tass qui assure que ces contrats ne concernent que l'Algérie. Des spécialistes des questions de défense estiment que ces contrats d'armement ont pour objectif de permettre à l'armée algérienne de se rééquiper. Notons que depuis l'indépendance de l'Algérie, l'ex-Urss et ensuite la Russie et les pays de la CEI ont été les principaux fournisseurs d'armement pour l'armée algérienne. Rappelons, à ce propos, que de 1962 à 1991, notre pays a acheté à l'ex-Urss des armes pour 10 milliards de dollars environ. Pendant toutes les années 1990, ses achats d'armement n'ont pas dépassé 500 millions de dollars. Les mêmes sources révèlent aussi que depuis l'année 2000, l'Algérie n'a pas consacré plus de 100 millions de dollars par an à l'achat d'armes. Par ailleurs, la coopération dans le domaine militaire s'est élargie à d'autres formes, outre l'achat d'armement. Il s'agit de la formation d'un nombre de militaires algériens en Russie dont le nombre avoisinerait, selon l'ambassadeur russe en Algérie, M.Titenko, les 5400. M.Titenko avait déclaré avant la visite du président Poutine en Algérie que «la Russie accorde des armes à tous les pays à condition qu'ils respectent les conventions internationales».