Plusieurs écrivains de diverses nationalités africaines ont appelé, hier, le président français, M. Nicolas Sarkozy, à “ouvrir un débat afin de préciser ses conceptions de l'histoire et du devoir de mémoire”. Dans une lettre ouverte adressée au chef de l'Etat français et publiée par le journal Libération, sept écrivains de différentes nationalités africaines ont écrit que “nous étions au cœur de l'histoire quand l'esclavage a changé la face du monde. Nous étions au cœur de l'histoire quand l'Europe s'est partagé notre continent. Nous étions au cœur de l'histoire quand la colonisation a dessiné la configuration actuelle du monde”. Evoquant la contribution des Africains dans les bouleversements enregistrés à travers le monde à la fin du XIXe et durant le XXe siècles, ils ont rappelé que “les Africains, par leurs luttes, sont entrés dans l'histoire en résistant à l'esclavage, ont contraint les pays esclavagistes à abolir cet infâme crime contre l'humanité, ratifier l'abolition de l'esclavage”. “Nos pères, par leurs insurrections réprimées dans le sang, comme les massacres du 8 Mai 1945 à Sétif ou ceux perpétrés à Madagascar en 1947, ont poussé les régimes colonialistes à reconnaître le droit à l'indépendance et à la souveraineté nationale des peuples placés sous leur joug”, ont poursuivi les signataires du texte. Les mêmes auteurs ont réfuté l'approche de M. Sarkozy mettant sur un “pied d'égalité la responsabilité des Africains et les crimes de l'esclavage et de la colonisation”. Dans ce contexte, ils ont appelé à “un débat” et à “un échange” avec la jeunesse africaine porteuse des idéaux de renaissance du continent africain. APS