“La seule question” posée par l'Administration aux citoyens, par courrier, pour l'assainissement des listes électorales, concerne uniquement la “vérification du lieu de résidence”. La lecture faite par la presse de la correspondance du ministère de l'Intérieur aux quatre millions de citoyens, à qui il est demandé de s'expliquer sur les raisons de leur abstention lors des élections du 17 mai dernier, a poussé cette institution à monter au créneau pour apporter des précisions sur le sens de sa démarche. “La seule question” posée par l'Administration aux citoyens, par courrier, pour l'assainissement des listes électorales, concerne uniquement la “vérification du lieu de résidence”. “Il s'agit d'assainir les listes électorales et c'est du devoir de l'Administration de faire en sorte qu'il n'y ait pas de mal inscrits”, a indiqué M. Zerhouni dans une déclaration à la Radio nationale. Le ministre a souligné l'importance de ce phénomène (mal inscrits), indiquant que “depuis 2002, quelque 700 000 familles ont bénéficié de nouveaux logements”. “Si nous faisons un calcul sur la base de 3 électeurs par famille, cela concerne plus de 3 millions de personnes”, a-t-il dit. Il a expliqué que les “mal inscrits” sont ceux qui, “du fait, en général, d'un déménagement”, n'habitent plus dans la circonscription électorale où ils sont enregistrés, “alors que pour l'Administration, ils sont toujours inscrits à leur ancienne adresse”. Prenant le cas d'Alger, le ministre a rappelé que des “personnes des quartiers de Bab El Oued, d'Hussein Dey et de La Casbah se sont retrouvées à Bab Ezzouar, d'autres à El-Achour ou à Dély Ibrahim”. “En général, les gens qui ont changé d'adresse ne viennent pas voter dans leur ancienne circonscription du fait de l'éloignement”, a-t-il ajouté. “Le citoyen qui pense à son devoir se réinscrit dans sa nouvelle circonscription et se fait rayer de celle où il était auparavant”, a-t-il relevé. “Il s'agit donc pour nous de vérifier, avec les citoyens, s'ils sont toujours résidents dans leurs commune ou quartier d'origine et s'ils sont inscrits à leur nouvelle résidence. C'est pour cela que nous avons pensé à envoyer une lettre recommandée à tous les citoyens concernés par cette situation, pour qu'ils nous confirment leur lieu de résidence. C'est la seule question que nous posons”, a encore expliqué M. Zerhouni. “Nous demandons au citoyen de nous répondre par un courrier gratuit pour nous dire s'il est toujours résident ou pas près du bureau de vote où il est inscrit”, a-t-il poursuivi. Dans le cas d'un changement d'adresse, “le devoir de l'Administration est de le rayer de l'ancien bureau de vote, à moins qu'il ne précise qu'il préfère rester dans son ancien bureau de vote”, a-t-il encore indiqué. “Voilà en quoi consiste cette opération administrative qui s'effectue sous le contrôle de la justice”, a-t-il dit, avant de préciser qu'“il ne s'agit aucunement de chercher à savoir pourquoi tel citoyen s'est abstenu de voter”. “Ceci ne concerne que sa conscience”, a souligné M. Zerhouni. Le ministre a regretté que “certains journaux aient fait des commentaires un peu déliés”. “Apparemment, a-t-il conclu, ces gens n'ont pas lu les correspondances que nous avons envoyées aux citoyens concernés”. Il faut rappeler qu'à l'occasion de l'installation du comité chargé de l'opération de recensement des personnes et des biens mardi dernier, le ministre de l'Intérieur avait déclaré que des “lettres ont été adressées à quatre millions de citoyens afin de connaître les raisons de leur non-participation aux dernières élections législatives. Nous attendons de ces citoyens qu'ils fassent preuve de compréhension et coopèrent afin d'éviter l'abstention lors des prochains rendez-vous électoraux.” N. S. /APS