Lancée le 25 juillet dernier, l'opération de l'assainissement du fichier électoral prendra fin avant le 29 septembre prochain. C'est l'information qui a été recueillie auprès des assemblées populaires communales. Selon les indications communiquées récemment par le ministère de l'Intérieur, des convocations ont été adressées à près de quatre millions d'électeurs sur tout le territoire national. On apprendra au niveau de certaines APC d'Alger que les réponses des électeurs devraient être déposées auprès de l'administration de la mairie avant la date sus-citée. L'opération vise à vérifier la résidence effective des électeurs qui se sont abstenus lors du scrutin du 17 mai. Les pouvoirs publics sont convaincus que beaucoup d'électeurs ont quitté leur anciennes adresses sans faire connaître la nouvelle, en s'inscrivant sur les listes de leur commune de résidence. Tel est, du moins, l'argument de Nourredine Yazid Zerhouni avancé pour taire les réserves politiques opposées par des partis. Ces derniers se sont élevés contre ce qu'ils ont appelé de procédé d'inquisition attentatoire aux droits politiques des citoyens de choisir de s'abstenir à voter. Dans la commune d'Alger-centre, l'opération d'assainissement a pris une douzaine de jours. 12 000 lettres ont été envoyées aux électeurs n'ayant pas participé aux élections du 17 mai. Chaque enveloppe contient une pièce jointe où l'électeur doit cocher, un écrit qui explique le pourquoi de cette opération ainsi qu'une enveloppe pour que ce dernier puisse renvoyer sa réponse aux services communaux. Cette opération est indépendante de la révision annuelle des listes qui aura lieu dans toutes les communes du 1 au 31 octobre et au cours de laquelle, il sera procédé à la radiation des électeurs décédés ou ceux ayant changé de résidence, mais aussi à l'inscription des citoyens ayant atteint 18 ans. Rappelons que le ministre de l'Intérieur s'est largement exprimé sur la question du courrier adressé aux électeurs abstentionnistes du 17 mai. Zerhouni a rassuré que la seule question posée par l'Administration aux citoyens par courrier dans le but d'assainir des listes électorales, concerne uniquement la vérification du lieu de résidence. Les listes électorales, selon lui, doivent être assainies, et il est tout à fait normal que l'Administration fasse "en sorte qu'il n'y ait pas de mal inscrits". "Depuis 2002, des familles ont bénéficié de nouveaux logements, et si nous faisons un calcul sur la base de 3 électeurs par famille, cela concerne plus de 3 millions de personnes", avait-il argué. Pour Zerhouni, les "mal inscrits" sont ceux qui ont changé de lieu de résidence, n'habitant désormais plus dans la circonscription électorale où ils sont enregistrés, alors qu'ils sont toujours inscrits à leurs anciennes adresses pour l'Administration. A titre informatif, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a rappelé que dans certains quartiers d'Alger, notamment Bab El Oued, Hussein Dey et la Casbah des "personnes se sont retrouvées à Bab Ezzouar, d'autres à El-Achour ou Dely Brahim. Ceux-ci ne viennent pas voter dans leurs anciennes circonscriptions à cause de l'éloignement". Il est de ce fait admis que la réinscription du citoyen dans sa nouvelle circonscription, en se faisant rayer de l'ancienne, est "un devoir de conscience". Et l'enquête, permet de confirmer si les citoyens sont toujours résidents dans leurs communes et quartiers d'origine et s'ils sont inscrits à leur nouvelle résidence. Pour toutes ces considérations, et en prévision des prochaines joutes électorales, les citoyens, pour lesquels est accordé le temps nécessaire pour la régularisation de leur situation administrative, sont appelés à faire preuve de "civisme". 60% des électeurs ont boudé les urnes lors des dernières élections législatives.