Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a déclaré, hier à Mila, que les villes de Constantine, du Khroub et de Aïn Smara seront alimentées en eau potable depuis le barrage de Béni Haroun, à partir du 5 septembre prochain. Constantine et sa région seront alimentées en même temps que les localités du sud de la wilaya de Mila, et ce, à partir de la station de traitement de Oued Athmania, par le biais du couloir n°1. Tandis que le nord de Mila, comptabilisant 9 communes, sera approvisionné quatre jours plus tard, soit le 9 septembre. Par ailleurs, M. Sellal a assuré que l'eau qui coulera dans les robinets sera d'une qualité inégalable en pureté. Lors de son périple à travers les trois principaux chantiers du transport des eaux de Béni Haroun, le ministre des Ressources en eau a eu à constater, en effet, que toutes les installations fonctionnent normalement et que toutes les difficultés ayant gêné un tant soit peu la mise en fonction du complexe hydraulique ont été dépassées. Il est à mettre en évidence, cependant, quelques petites anomalies enregistrées, hier matin, le long des conduites qui traversent le tunnel de Aïn Tinn. Il s'agit de la réapparition des fuites d'eau sur les canalisations de Djebel Lakehal. Lesquelles seront, selon les responsables de Condotte, entité italienne ayant la charge de la pose des conduites, corrigées dans les 24 heures. Cela, ouligne-t-on, nécessitera à la suspension du refoulement des eaux vers le barrage réservoir de Oued Athmania pendant la durée des travaux de colmatage des fuites en question. Passé cette durée, a-t-on encore assuré, le transfert des eaux de Béni Haroun entrera dans sa phase finale, à savoir celle du pompage non-stop. Il y a lieu de signaler que le volume d'eau disponible actuellement en stock au niveau du barrage réservoir de Oued Athmania qui alimentera Constantine est de l'ordre de 3 millions de mètres cubes. Ce volume est appelé, selon la Direction des services hydrauliques, à aller crescendo. Il passera, assure-t-on, à 5 millions de mètres cubes à la fin du mois d'août courant, pour atteindre les 12 millions de mètres cubes vers le 12 du mois de septembre prochain. Concernant l'autre barrage de la wilaya, dont le dessèchement brutal en juillet dernier ne cesse de défrayer la chronique, celui de Hammam Grouz en l'occurrence, dans la commune de Oued Athmania, M. Sellal révélera que “rien ne sera ménagé pour le faire renaître”. Dans la foulée, le ministre annoncera qu'une équipe d'experts serbes est actuellement sur le site du barrage de Grouz, afin d'établir un diagnostic et faire les propositions qui s'imposent pour son relancement. C'est dire donc que les graves pénuries d'eau qui pénalisent le Constantinois ne seront plus, dans quelques jours, qu'un vilain souvenir au grand bonheur de la population. La réalisation de treize usines de dessalement d'eau de mer permettra d'assurer, à long terme, la sécurité de l'Algérie en matière d'eau potable, a, par ailleurs, annoncé à partir de Jijel le ministre des Ressources en eau. Ces unités qui produiront 2,35 millions de mètres cubes/jour d'eau de mer à l'horizon 2010, verront leur capacité doubler d'ici 2020, a encore précisé le ministre dans une déclaration à la presse. Toutes les grandes villes seront dotées de stations de dessalement d'eau de mer avec un léger privilège “pour les agglomérations de l'ouest du pays eu égard à la sécheresse qui sévit dans cette partie du territoire national. La station d'Oran sera la plus grande du Continent africain”, a affirmé le ministre, soulignant que “ces ouvrages ont pour but de sécuriser le pays” en matière de ressources hydriques. D'autres villes, telles que Mostaganem, Tizi Ouzou et Annaba, pour ne citer que ces agglomérations, seront également équipées de stations de dessalement d'eau de mer, alors que la ville de Ténès est déjà approvisionnée par une unité de dessalement entrée en fonction au mois de juillet dernier, rappelle-t-on. La wilaya de Jijel, quoique suffisamment “arrosée” (environ 1 200 mm par an) disposera, elle aussi, d'une station de dessalement dont le dossier sera finalisé d'ici à la fin de l'année en cours, affirme M. Sellal. K. BOUABDELLAH/APS