Après une moindre performance en 2006, résultant de travaux de maintenance des infrastructures pétrolières et gazières, l'économie devrait connaître une activité plus vigoureuse en raison d'une production de gaz accrue, de la poursuite des investissements publics prévus dans le cadre du plan de consolidation de la croissance et de la bonne tenue de la consommation des ménages, encouragée par les augmentations de salaires de la fonction publique. L'économie est très dépendante du secteur des hydrocarbures. Les entreprises publiques non rentables, dont les effectifs sont pléthoriques, continuent de peser sur les finances publiques. Le taux élevé du chômage des jeunes, bien qu'en diminution, est un facteur de tensions sociales et freine la poursuite de certaines réformes. Le déficit en infrastructures, les carences du système bancaire, malgré les réformes en cours, et une faible gouvernance pénalisent les investissements et la modernisation de l'économie. Ce sont autant de points faibles qui caractérisent l'économie algérienne et qui sont recensés par la Coface. Pour les points positifs, la Compagnie française d'assurance crédit à l'exportation estime que l'Algérie dispose de richesses naturelles importantes (pétrole, gaz) et l'Europe lui assure un immense marché. Le Fonds de régulation des recettes pétrolières, destiné à faire face à une situation de retournement de conjoncture, contribue également à financer le Plan de consolidation de la croissance. L'Etat a mené à bien sa politique de désendettement. Le pays est engagé dans un processus de réformes et de libéralisation de son économie. Dans son appréciation du risque Algérie, l'organisme français d'assurance qualifie la situation financière de l'Algérie “extrêmement solide”. “La manne pétrolière a permis d'accélérer le désendettement extérieur et d'accumuler des réserves en devises”, souligne le document de la Coface. Après une moindre performance en 2006, résultant de travaux de maintenance des infrastructures pétrolières et gazières, “l'économie devrait connaître une activité plus vigoureuse en raison d'une production de gaz accrue, de la poursuite des investissements publics prévus dans le cadre du Plan de consolidation de la croissance et de la bonne tenue de la consommation des ménages, encouragée par les augmentations de salaires de la fonction publique”, estime-t-on. La Coface prévoit un taux de croissance 4,5% en 2007. Les secteurs de la construction, de l'automobile, de la pharmacie et de l'agroalimentaire enregistrent une croissance soutenue. Dans une perspective de prix encore élevés du pétrole, les comptes extérieurs et publics devraient continuer d'afficher de larges excédents. L'inflation pourrait monter à 4%. Le volume des exportations algériennes franchira la barre de 54 milliards de dollars d'ici à fin 2007 contre 52,9 milliards de dollars à fin 2006, estiment ces analystes. Les importations devront atteindre, affirment ces experts, 23,7 milliards de dollars à fin 2007 contre 21 milliards de dollars à fin 2006. La dette extérieure qui représente, actuellement, 4,1% du PIB (Produit intérieur brut) sera de 3,7% du PIB en 2007. Le niveau des réserves de change permettra de couvrir 36,6 mois d'importations en 2007.“Les entreprises devraient bénéficier d'un contexte qui reste globalement porteur et leur comportement de paiement ne devrait pas se détériorer”, estime la Coface. Pour autant, affirment les experts, “l‘économie demeurera encore longtemps dépendante du secteur énergétique”. ils reconnaissent que “les autorités ont entrepris des réformes structurelles pour diversifier l'activité et créer des emplois, ce qui est essentiel pour augmenter le niveau de vie et apaiser les tensions populaires”. Mais si le gouvernement dispose, pour ce faire, d'une aisance financière sans précédent, “les carences institutionnelles et de gouvernance, de même qu'une résistance générale au changement, freinent le processus”, note le document qui évoque la situation sécuritaire “à surveiller”. En matière de notation, l'Algérie est classé A4. C'est-à-dire que “le comportement de paiement souvent assez moyen pourrait, en outre, être affecté par un environnement économique et politique qui pourrait se détériorer. “Cependant, la probabilité que cela conduise à un défaut de paiement reste acceptable”, assure la Coface. Meziane Rabhi