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Polémique autour des milliards d'un contrat de Sonelgaz
Quand Alstom veut court-circuiter la concurrence
Publié dans Liberté le 25 - 08 - 2007

Mission délicate pour la Sonelgaz qui dispose de moins d'un mois pratiquement pour trancher et prendre la décision d'accorder ou non le marché portant réalisation des deux centrales électriques de Koudiet Edraouch et de Terga à l'unique soumissionnaire qui s'était présenté à l'ouverture des plis des offres commerciales du 8 août dernier, en l'occurrence le consortium Alstom-Orascom.
Une ouverture des plis qui a suscité beaucoup d'interrogations chez les professionnels et même au sein des responsables de la Sonelgaz qui n'ont pas caché leur étonnement sur les prix excessifs demandés par le soumissionnaire franco-égyptien Alstom-Orascom, qui a plafonné son offre à près de 4 milliards de dollars. Un chiffre effarant, selon les experts qui estiment que “c'est pratiquement le double de ce qui se pratique sur le marché mondial”, et ce, quand bien même il s'agirait de centrales de 1 200 MW. Outre la surprise provoquée par l'offre, l'autre interrogation a trait à l'absence, dans cette course, d'autres soumissionnaires connus dans ce secteur, à l'image de l'allemand Siemens ou encore de la défaillance de General Electric qui aurait, à la veille de l'ouverture des plis, demandé un délai pour se préparer ; demande naturellement et réglementairement rejetée par la commission en charge de la transaction.
Qu'est-ce qui aurait poussé le consortium Alstom à plafonner son offre et pourquoi se serait-il retrouvé seul dans cette compétition ? La Sonelgaz va-t-elle déclarer l'“infructuosité” du marché ou tenter de renégocier avec l'unique candidat pour amener celui-ci à réviser ses prix à la baisse d'autant que depuis le mois de juin seulement, Alstom a augmenté ses prix de 30% ? Pour l'heure, et face à l'enjeu, rien n'est encore joué puisque, selon l'addendum du cahier des charges, la Sonelgaz se réserve le droit d'étudier et d'analyser les niveaux des prix et des délais. En clair, la commission des marchés a jugé l'offre d'Alstom-Orascom recevable, mais sans plus, c'est-à-dire que le marché n'est pas attribué.
General Electric se retire
Au départ, la réponse devait être donnée la semaine dernière, mais les responsables de Sonelgaz, comme nous l'a fait savoir la chargée de communication, ont préféré réserver leur réponse pour le 8 septembre prochain afin, selon elle, de sauvegarder les intérêts du pays et bien sûr de la Sonelgaz qui a certainement eu à constater la surévaluation de l'offre. Donc, l'avis d'“infructuosité” n'est pas à écarter surtout si un compromis sur le prix n'aura pas été trouvé avec le soumissionnaire. Notre interlocutrice souligne : “Nous sommes en discussion avec le consortium franco-égyptien pour qu'il revoie son offre”, et l'argument avancé par Sonelgaz pour convaincre consiste à rappeler au soumissionnaire qu'il joue sur deux contrats qu'il risque de remporter puisque, s'il consent à faire un effort sur le prix, il aura un plan de charges conséquent car le marché prévoit deux sites, celui de Koudiet Edraouch (wilaya d'El-Tarf), d'une part, et celui de Terga (wilaya de Aïn Témouchent), d'autre part. Négociations qui risquent d'être difficiles pour les responsables de la Sonelgaz car, d'emblée, Alstom semble vouloir jouer sur le principe de la position dominante et de monopole qui caractérise le marché mondial des turbines à gaz devant alimenter les centrales électriques.
Un marché où il n'y a pas plus de quatre constructeurs au monde et où la demande explose et fait flamber les prix, explique la chargée de communication de la Sonelgaz qui mentionne également l'importance de ces centrales pour l'Algérie et l'urgence de leur mise en service au plus tard début 2012. Cependant, ces monopoles et autres facteurs liés à la tension sur les turbines à gaz et la flambée des composants et intrants essentiels pour ces équipements sur le marché mondial ne justifient point l'offre de Alstom, notent les professionnels. D'où la question sur l'absence de Siemens et l'exclusion de General Electric, dont la participation aurait certainement contribué à faire baisser la tension sur l'offre.
Contrairement à ce qui a été déclaré et rapporté par la presse, Siemens n'a jamais refusé de participer et n'a jamais déclaré qu'il avait un carnet de commandes chargé. En vérité, il a été tout simplement écarté de l'appel d'offres et n'avait pas donc le droit de soumissionner car, inscrit sur la “black liste” de la Sonelgaz. Cela nous a été franchement avoué par le directeur général de Siemens Algérie, Peter Donnerbauer, joint par téléphone. Il nous révélera : “Nous avons été exclus de l'appel d'offres parce que nous étions sur la liste noire de la Sonelgaz durant une année.” Et d'ajouter : “La Sonelgaz nous reprochait notre performance dans la réalisation de la centrale de Berrouaghia.” Il reconnaît que sa société n'a pas respecté les délais de cette réalisation et la Sonelgaz a pris les bonnes mesures pour leur interdire tout marché pendant une année. Le directeur général de Siemens nous révélera que, finalement, les responsables de la Sonelgaz les ont saisis par écrit la semaine dernière, les invitant à une consultation pour les deux centrales électriques, objet du marché en cours. Ce à quoi, naturellement, l'équipe de Siemens a répondu favorablement. En “attendant de voir officiellement les exigences et les spécifications de la Sonelgaz”, ajoute le responsable de la firme allemande. Désormais, Alstom risque de ne plus être seul en course et l'entrée de Siemens pourrait être financièrement et stratégiquement bénéfique pour la Sonelgaz qui vient de trouver chez Siemens un atout de négociation susceptible d'amener Alstom à revoir sensiblement ses prix.
Un prix excessif !
Prié de donner son avis sur les 4 milliards de dollars demandés par Alstom, pour les deux centrales, le directeur général de Siemens Algérie trouve que “c'est pratiquement le double du prix de ce qui se pratique au niveau mondial”. Cela voudrait-il dire d'emblée que l'offre (si offre il y a) de Siemens sera deux fois moins chère que celle d'Alstom ? Le responsable de la firme allemande refusera de se prononcer, mais indiquera que dans l'offre que sa société serait amenée à faire, le prix sera étudié conformément au marché mondial et inclura la prime de risque liée au marché algérien. De quoi donner à réfléchir aussi bien aux responsables d'Alstom qu'à ceux notamment de la Sonelgaz dont la position actuellement au milieu de cette complexité du marché les force à travailler dans l'urgence, donc à être au rendez-vous des engagements pour 2011 et 2012 et à respecter l'impératif de sécurisation du pays en l'approvisionnement en énergie électrique. Et c'est donc dans un large et ambitieux programme d'investissement que s'est engagé le groupe Sonelgaz.
Sauf que le coût de l'investissement relatif aux deux centrales en question suscite tout un débat car tout semble indiquer que Alstom-Orascom a sensiblement renchéri le marché. Par ailleurs, l'autre inconnue dans ce marché est liée à la partie génie civil qui devrait en principe (si le contrat est attribué à Alstom) revenir à Orascom. Le prix demandé par le soumissionnaire pour cette partie n'a pas été rendu public et à ce titre, il devient impossible d'apprécier son coût. Sur cette question la chargée de communication de Sonelgaz nous fera savoir qu'il s'agit d'un marché global où il n'y avait pas lieu de décomposer les contrats. Et d'ajouter que pour bien faire et gagner en délais, Sonelgaz a préféré l'option de la livraison clés en main, c'est-à-dire que c'est un contrat EPC englobant exploitation et maintenance. Donc, le montant de l'offre pour la partie génie civil est à inscrire au chapitre du “confidentiel” même si certaines spéculations indiquent que celle-ci a été elle aussi surévaluée.
Polémique sur le génie civil
Pourtant, cette partie génie civil aurait pu être aisément prise en charge par une des filiales de Sonelgaz ou une entreprise algérienne. Ce à quoi notre interlocutrice nous fera savoir que la filiale de Sonelgaz, Inerga, “est actuellement très chargée avec 6 ou 7 contrats”. Pour sa part, le responsable de Siemens indique que si sa société est associée au projet, elle n'exclut pas un partenariat avec des entreprises algériennes pour la partie génie civil qui, à son avis, ne devrait pas être coûteuse. Mais Siemens, qui n'a pu respecter les délais au niveau de Berrouaghia, pourrait-il respecter les délais pour les deux mégacentrales, objet du contrat en cours ? “Oui. Cela nous convient et ne nous pose aucun problème”, répond le directeur général de Siemens. Les entreprises algériennes ne sont-elles pas en mesure de prendre en charge les travaux de génie civil, travaux, qui de l'avis des experts restent à la portée des Algériens ? Pourquoi Alstom a-t-elle surévalué son offre et finira-t-elle par faire un effort, et jusqu'où pourrait-elle baisser son prix ? Sonelgaz qui, dans cette opération, se lance en partenariat avec Sonatrach, acceptera-t-elle de payer plus cher un investissement qui risque de générer en fin de compte des surcoûts que supportera le consommateur algérien ? La réponse finale sera connue le 8 septembre prochain car, d'ici là, la Sonelgaz aura certainement tranché et l'Algérie pourra, en conséquence, faire l'économie d'une surenchère réelle qui se mesurerait à environ 1 milliard de dollars. Au minimum.
ABDELKRIM ALEM


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