Dans une société en perte de repères, qui a subi un retournement des valeurs, le citoyen, au lieu de courir derrière le gain facile, est appelé à réapprendre l'effort et le travail, pour mériter très justement le respect, la reconnaissance et la “récompense” après la tâche bien accomplie. Le marché national de l'emploi devrait connaître de nouvelles mutations. C'est ce qu'a laissé entendre récemment le ministre du Travail et de la Protection sociale, M. Tayeb Louh, en plaidant pour la réhabilitation des métiers manuels et traditionnels. Si l'on en croit ce dernier, ces changements sont justifiés par le double objectif de lutter contre le chômage et de créer quelque 2 millions d'emplois d'ici à la fin 2009 en orientant les microentreprises vers une meilleure vision vis-à-vis de ces métiers. Mais que va apporter la réhabilitation de ces métiers si utiles, alors que les détenteurs du savoir-faire, dont le nombre s'est considérablement rétréci ces dernières années, se disent déconsidérés et livrés à eux-mêmes ? C'est une bonne chose que le gouvernement pense aujourd'hui à défendre l'option du retour des métiers traditionnels, mais il ne faut pas perdre de vue cette nécessité qui consiste à changer les lois afin de mettre en place une législation adaptée qui intégrerait la protection, l'assistance et le contrôle des artisans et ouvriers qualifiés. Sans oublier le fait que l'objectif de (re) valorisation de certains emplois est lié à l'échelle des valeurs, ainsi qu'à la situation du système scolaire et du système de formation. Dans une société en perte de repères, qui a subi un retournement des valeurs, le citoyen, au lieu de courir derrière le gain facile, est appelé à réapprendre l'effort et le travail, pour mériter très justement le respect, la reconnaissance et la “récompense” après la tâche bien accomplie. Outre l'Etat, cet apprentissage interpelle particulièrement l'école et les centres de formation qui, dans l'état actuel des choses, offrent une image affligeante : ils ne sauraient, par conséquent, être à la hauteur des exigences de l'Exécutif en général et du ministère du Travail en particulier. À partir de là, il est légitime de se demander comment M. Tayeb Louh compte-t-il s'y prendre dans une tâche aussi délicate que celle des qualifications individuelles. Il faut peut-être attendre de nouveaux éclairages émanant du ministère du Travail pour en savoir plus. H. A.