“Alea jacta est !” Comme le traduit la célèbre locution latine, le sort en est jeté. Le sort de Jean-Michel Cavalli, l'entraîneur national, pour être plus précis. Le français ne sera, en effet, plus sélectionneur national à partir du 10 septembre prochain, autrement dit au lendemain de la confrontation capitale que livreront les Verts à Banjul face à la Gambie. La décision a été prise et entérinée au niveau de la FAF, révèlera ainsi une source autorisée. Cela quel que soit le résultat de cette rencontre décisive pour la qualification à la Coupe d'Afrique des nations. Même si le moment ne semble pas très opportun pour l'annonce d'une telle nouvelle, il n'en demeure pas moins qu'elle était dans l'air, surtout pour les initiés des coulisses fédérales, depuis déjà plus de deux mois. Depuis que la Guinée, en venant s'imposer à Alger le 16 juin dernier, a rétréci les chances de qualification de l'EN comme une minuscule peau de chagrin. Les membres du bureau fédéral n'ont d'ailleurs guère hésité à monter au créneau et réclamer la tête du Corse, mais le fait que le président de la FAF, Hamid Haddadj, eut pesé de tout son poids pour tempérer les ardeurs de ses pairs a fini par laisser une marge de manœuvre assez importante à Cavalli. Mais, il semble désormais certain que l'initiative de Haddadj n'a eu, à vrai dire, pour résultat concret de “retarder l'échéance”. Le lapsus, fort révélateur, lâché par le patron de l'instance de Dély-Ibrahim en marge de la rencontre amicale à Montpellier face au Brésil lorsqu'il indiquera que “la décision revenait au BF” confirme ainsi on ne peut mieux la “donne”. Surtout s'il est pris en considération le fait que la grande majorité des membres du bureau fédéral souhaite ardemment le départ de Jean-Michel Cavalli. Cela pour au moins deux raisons valables. La première a bien évidemment trait au volet technique. La très mauvaise gestion technico-tactique de Cavalli au cours du très important match face à la Guinée et même une dizaine de jours auparavant à Praïa, face au Cap-Vert, arrive, en termes d'arguments, en pole position. Quant à la seconde partie des griefs retenus contre le Corse, elle pourrait très bien être classée dans le registre de la mauvaise gestion médiatique due essentiellement à des bourdes à répétition et des dérapages verbaux comme un sélectionneur national digne de ce nom en fait rarement. La dernière gaffe en date, retransmise en direct par la chaîne satellitaire française W9 au micro de laquelle il s'est “égaré” en allant prétendre qu'avant lui, “cette EN n'était rien”, a d'ailleurs été la goutte qui a fait déborder le vase, surtout qu'elle a été considérée comme “insultante” et qu'elle est restée en travers de la gorge de beaucoup de responsables qui “n'accepteront jamais qu'un individu, quel que soit son rang, occulte avec un tel mépris la riche histoire du football algérien”. Cela d'autant plus qu'avec “lui”, l'équipe nationale n'est même pas encore qualifiée à la CAN, ce qui rend toute interprétation d'une quelconque avancée très peu crédible. Pour argumenter davantage leur thèse, les responsables fédéraux comptent mettre en exergue le CV vierge de Jean-Michel Cavalli, ce qui reviendrait du reste à “défoncer des portes ouvertes” dans la mesure où nul n'ignore l'anonymat du Corse avant que ne lui soient confiés les rênes de l'EN par ces mêmes “décideurs” qui comptent à présent le congédier. Cavalli parti, le poste de sélectionneur national devrait, sauf surprise de taille, revenir à Rabah Sâadane, à travers lequel la FAF décèle le profil adéquat pour lancer le grand chantier des éliminatoires de la coupe du monde 2010. Le fait que Sâadane ait décidé volontairement de ne prendre aucun club cette saison entre d'ailleurs dans ce plan. A. Karim