Washington et les autres capitales occidentales comptent bien peser dans les futures élections présidentielles au Liban et favoriser le candidat adoubé par le gouvernement de Fouad Siniora. Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, David Welch, n'a pas fait mystère de cette position à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre libanais. Washington ne désespère pas de voir les politiques libanais appartenant à la coalition progouvernementale du “14 mars”, se mettre d'accord pour une candidature et faire barrage à la menace d'un report de la présidentielle, vu la crise actuelle dans le pays. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a rappelé Fouad Siniora pour exprimer le total soutien des Etats-Unis à son gouvernement et ce, malgré le fait que la nombreuse opposition libanaise ne le considère plus comme légitime, après le départ de son cabinet de tous les ministres représentant le Hezbollah. Washington croit déceler dans l'attitude du Hezbollah une injonction de la Syrie qui a pourtant quitté le Liban. Le mandat présidentiel d'Emile Lahoud expire fin novembre prochain, après qu'il l'eut prorogé de trois années. Le Parlement libanais a fixé au 25 septembre sa séance plénière consacrée à l'élection d'un nouveau président du pays. Néanmoins, les partis chiites Amal et Hezbollah ont menacé de boycotter cette séance parlementaire si d'ici là les forces politiques adverses au Liban ne trouvaient pas une candidature de compromis au poste de président du pays. Washington a pris ses devants en prenant langue avec le général Michel Aoun, leader du Courant patriotique libre (CPL), qui est un candidat probable à la présidence libanaise. Il a le soutien de la communauté chrétienne, et, selon la Constitution, seul un chrétien maronite peut être élu chef de l'Etat. Mais la majorité progouvernementale n'apprécie pas du tout l'alliance du général Aoun avec les partis d'opposition, bien que l'opposition libanaise elle-même ne le considère pas comme son candidat. Hezbollah a annoncé avoir une autre candidature bien qu'il considère toujours Michel Aoun comme un sérieux candidat au poste présidentiel. C'est ce qui s'appelle souffler le chaud et le froid. D. B.