Les Etats-Unis font état de leur détermination à mettre fin à la guerre, admettant pour la première depuis l'invasion d'Israël contre le Liban le lourd tribut payé par les Libanais. « Nous voulons clore pour toujours les violences terribles de ces trois dernières semaines », a déclaré, hier devant la presse, David Welch, secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient, après un entretien avec le Premier ministre libanais Fouad Siniora. L'adjoint de Condoleezza Rice a ajouté : « Ceux qui ont perdu leurs maisons doivent pouvoir rentrer chez eux le plus vite possible. » Et d'enchaîner : « Il faut relier le Liban avec le monde extérieur. » La déclaration de Welch est intervenue au moment où Israël n'avait jamais bombardé le pays du Cèdre avec autant d'acharnement. Quatre mille obus israéliens s'étaient déjà abattus à la mi-journée sur le Liban-Sud, tirés lors de 250 raids aériens. Selon la police libanaise, ces bombardements sont les plus lourds depuis le début de l'agression criminelle israélienne contre le Liban qui a fait presque mille morts, en majorité des civils. Ces « pilonnages démesurés », que d'aucuns assimilent à un « macabre baroud d'honneur », traduisent on ne peut mieux, selon les analystes, un « échec consommé » de l'option militaire. La guerre, aux yeux de Tel-Aviv, n'allait pas durer plus de 10 jours. Juste le temps de « nettoyer » le Sud duquel le Hezbollah tire ses roquettes. Cependant, la réalité du terrain a faussé tous les calculs, amenant Israël à opérer des « correctifs », notamment au plan politique. La tâche à même de permettre à Israël de quitter le « bourbier » libanais avec un minimum de dégâts (politiques) ne peut être assumée que par les Etats-Unis, observent les analystes. D'où le discours nettement moins belliqueux exprimé, hier dans la capitale libanaise, par le secrétaire d'Etat adjoint américain. Mais faut-il vraiment croire les responsables du département d'Etat lorsqu'ils disent qu'ils veulent arrêter la guerre ?