Formé à l'école de James Baker, l'ancien chef de la diplomatie américqine connu pour sa politique équilibrée au Moyen- Orient, David Welch, était un défenseur du monde arabe au sein de l'administration américaine où les lobbies anti-arabes tentaient à chaque fois de faire pencher la balance en faveur de l'Etat hébreu. Avec le départ de David Welch du département d'Etat, la politique américaine en direction du monde arabe changera certainement avec l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche et sans aucun doute au profit d'Israël. Avant même d'être élu, le futur locataire du bureau ovale avait clairement pris position en faveur de l'Etat hébreu en se prononçant sur un sujet des plus épiques, en l'occurrence le statut de Jérusalem, sur lequel aucun de ses prédécesseurs n'avait osé prendre position. Barack Obama a franchi le pas en reconnaissant Jérusalem comme capitale indivisible d'Israël. La démission de David Welch intervient donc dans un moment très défavorable pour le monde arabe d'une manière générale, et pour l'Algérie également en particulier. En effet, Alger perd un grand ami, qui n'a cessé de la soutenir, notamment sur la question de la lutte contre le terrorisme par ses positions louant les efforts algériens pour venir à bout de ce fléau. Et le temps a fini par lui donner raison sur la scène internationale avec la guerre contre le terrorisme lancée par l'administration Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Très pragmatique, il a soutenu les efforts de James Baker pour résoudre le conflit du Sahara occidental sur la base du droit à l'autodétermination, au risque de s'aliéner le Maroc. David Welch, qui a été nommé secrétaire d'Etat adjoint chargé du Proche-Orient en mars 2005, au début du deuxième mandat du président George W. Bush, aura joué un rôle très important dans la gestion du dossier du Moyen-Orient par l'administration américaine. Il était considéré comme un défenseur du monde arabe au sein de l'administration Bush. Il a constitué un frein à l'influence des conseillers pro-israéliens de la maison blanche, dont particulièrement Elliott Abrams, décrit par l'ancien président Jimmy Carter comme "un défenseur très militant d'Israël". C'est dire l'importance de son rôle dans le conflit israélo-arabe, visant au respect ne serait-ce que partiel des droits des Palestiniens, parce que Washington s'est toujours aligné sur les positions de l'Etat hébreu. D'ailleurs, il a été l'artisan de la relance du processus de paix israélo-palestinien en novembre 2007 à Annapolis, près de Washington, qui aura au moins permis de jeter les bases d'une coopération sécuritaire entre Israël et les Palestiniens. David Welch a supervisé la normalisation des relations entre Washington et la Libye, ayant abouti en septembre dernier à une rencontre historique de Mme Rice avec le guide de la révolution libyenne, le colonel Kadhafi. En annonçant jeudi la démission de son adjoint chargé du Proche-Orient, David Welch, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, lui a rendu hommage en déclarant : "Vous avez eu un impact très important, et même historique, sur la sécurité de notre pays, la défense de ses valeurs, la paix, la sécurité et la prospérité d'une région où cela manque." À signaler qu'il a indiqué qu'il allait rejoindre le secteur privé, sans donner plus de précision. C'est une grosse perte pour le monde arabe et les causes justes. Merzak Tigrine